L'aporie grecque

Depuis ce jour de septembre 2009, où le socialiste George Papandreou a été élu, rien ne va plus en Grèce. En révélant les vrais chiffres sur l'état des finances publiques, le Premier ministre a dû changer d'orientation politique et appliquer un traitement de cheval à une république hellène qui vivait largement au-dessus de ses moyens. Malgré l'aide de 110 milliards d'euros concédée par l'Europe et le FMI - après plusieurs mois d'atermoiements -, 2011 devrait se conclure par une troisième année consécutive de récession, son PIB reculant de 3 % après une baisse de 4,5 % en 2010. Le chômage atteint près de 15 %, et la situation sociale se dégrade rapidement, l'opinion publique supportant de moins en moins l'austérité. La Grèce est en effet entraînée dans une spirale dangereuse : en raison de la coupe dans les dépenses publiques - l'objectif est de ramener le déficit public à 7,4 % du PIB cette année après 9,4 % en 2010 -, la consommation est en panne. Surtout, Athènes a plus de difficulté à générer des recettes, même avec une majoration des impôts. Sur les deux premiers mois de l'année, les recettes fiscales ont reculé de quelque 9 % par rapport à 2010. En quête de répit, George Papandreou devrait voir confirmer à ce conseil européen un étalement de son remboursement du prêt FMI-Européen, de 3 à 7 ans. Mais avec un poids de la dette qui grossit - 122 % du PIB cette année -, les marchés financiers ne voient le salut grec que dans la restructuration de sa dette, voire une sortie temporaire de la zone euro. Alors que le pays aurait pu profiter de son potentiel touristique pour récupérer les annulations dans les pays arabes, l'euro cher bride son attractivité. Robert Jule
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