La presse européenne sévère à l'égard de Berlin

La presse européenne semble avoir pris le parti d'une aide à la Grèce contre la résistance allemande. Le quotidien italien « La Stampa » a donné le ton ce mardi en proclamant que « la Grèce doit être aidée ». Pour le journal turinois, « derrière les hésitations de l'Union européenne se cache le refus de la plupart des pays européens de se séparer d'une grande partie de leurs conceptions nationales en matière de politique économique ». Or, prévient-il, en matière de coordination européenne, « la pente est très rude et, si l'on ne va pas de l'avant, on risque de glisser en arrière ». Le ton était pratiquement le même dans l'éditorial de lundi du quotidien espagnol « El Pais » qui appelait l'Europe « à parler d'une seule voix dans ce dossier ». Selon le journal madrilène, une « canalisation rapide et ferme de la crise grecque » est non seulement « nécessaire à la stabilité des autres pays d'Europe confrontés à des finances publiques détériorées, mais aussi à celle de la monnaie unique ». Plus au nord, le néerlandais « Volkskrant » affirme lui aussi qu'il faut « sauver la Grèce ». L'éditorialiste amstellodamois rappelle les conséquences qu'aurait une faillite du pays qui « conduirait à plusieurs milliards d'euros de pertes pour les banques européennes, ce qui aurait des conséquences sur cette stabilité que l'on a eu tant de mal à mettre en place ». Lui aussi s'inquiète des conséquences pour l'euro d'un tel scénario. Or, « la chute de la monnaie commune serait un coup énorme pour la coopération européenne », estime-t-il avant de conclure que « la solidarité européenne fait face à rude épreuve ». terrain minéLe quotidien grec « To Vima », lui, fustige la « sottise » des dirigeants européens et particulièrement celle d'Angela Merkel qui a, selon lui, rouvert « la boîte de Pandore de la désunion de l'Europe » en « donnant la préférence à ses propres intérêts étroits et à court terme plutôt qu'aux intérêts généraux à long terme ». En écho, le quotidien polonais « Dziennik » estime que la chancelière allemande « suit son peuple » et critique son « nationalisme économique » qui est une « mine déposée non seulement sous la monnaie unique, mais aussi sous l'ensemble de l'intégration européenne ». R. G., à Francfort
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