Un nouveau scandale accroît le discrédit de la classe politique britannique

La chambre des Communes est en proie à un nouveau scandale. Moins d'un an après la controverse autour des abus des notes de frais, trois anciens ministres et une députée ont été suspendus lundi soir du Parti travailliste. Ils sont accusés d'avoir été tentés d'accepter de l'argent en échange d'un travail de lobbying auprès du gouvernement.L'histoire a été révélée par une enquête menée conjointement par le « Sunday Times » et Channel 4. Se faisant passer pour des représentants d'un nouveau groupe de lobbyistes américains, les journalistes ont attiré dans leur trappe Stephen Byers, Patricia Hewitt et Geoff Hoon, trois anciens ministres, et Margaret Moran, une députée. Le premier, en particulier, se décrit comme « un taxi à louer » qui fait payer « entre 3.000 et 5.000 livres (3.300 à 5.500 euros) par jour » pour ses services. Depuis les révélations, les anciens ministres affirment qu'ils n'ont rien fait de mal, aucun argent n'ayant changé de mains. De plus, ils se défendent, expliquant qu'ils se vantaient devant ces soit-disant lobbyistes. Ces trois députés ne se représentant pas aux prochaines élections, ils cherchent à se reconvertir avec un travail rémunérateur dans le secteur privé et ont intérêt à faire valoir leurs connexions.du sang neufMais quel que soit la vérité des accusations, le scandale vient renforcer le discrédit très profond dont est victime la classe politique. L'une des conséquences inattendues de ces scandales est que cela va profondément renouveler la classe politique actuelle.Pas moins de 140 députés (sur 646) ont affirmé qu'ils ne se représenteraient pas aux élections. Une bonne partie d'entre eux confient, en privé, leur dégoût face à un métier aux horaires impossibles, moyennement payé pour ce niveau (65.000 livres par an) et dévalorisé dans l'opinion publique. En ajoutant à cela les travaillistes qui vont probablement perdre leur siège face à de nouveaux conservateurs, c'est peut-être le tiers des députés qui sera renouvelé après l'élection, qui devrait se dérouler le 6 mai. Un tel changement n'a pas eu lieu depuis l'arrivée de Margaret Thatcher. éric Albert, à Londres
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