Les investisseurs misent sur les Bourses d'Europe de l'Est

Depuis le début de l'année, les investisseurs se désengagent massivement des marchés émergents. Le dernier sondage hebdomadaire de Bank of America-Merrill Lynch réalisé auprès des plus grands gérants mondiaux, montre que ces derniers sont désormais neutres sur les actions des marchés émergents, notamment dans les BRIC, alors que 43 % d'entre eux surpondéraient il y a encore deux mois leurs positions. « Parmi les BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine), la Russie est le seul marché à avoir connu des flux positifs depuis le début de l'année», remarque Cyriaque Dailland, gérant chez Convictions AM. Les retraits de capitaux constatés dans les fonds d'actions émergentes alimentent d'autres flux à destination des bourses des pays développés, comme en témoigne la résistance des places financières américaines et européennes dans un contexte agité par le cataclysme nippon et les tensions au Moyen-Orient. Mais d'autres marchés bénéficient également de ces réallocations géographiques. Les Bourses d'Europe Centrale et de l'Est font aujourd'hui figure de nouveau pari émergent. Depuis le 1er janvier, l'indice CECE regroupant les actions des marchés polonais, tchèque et hongrois progresse de 1 % quand le MSCI Emerging markets recule de 2,7 %. Sur la même période, la Bourse ukrainienne a bondi de 13 %, celle de Lettonie de 9 % tandis que l'indice Sofix en Bulgarie a grimpé de 20,5 % !Marchés peu chersLongtemps à l'ombre des grands marchés émergents, les Bourses d'Europe centrale et de l'Est suscitent désormais de l'intérêt. « Depuis février, l'image macroéconomique des principaux marchés émergents s'est détériorée en raison de la résurgence du risque géopolitique. Les indices de l'Europe émergente présentent cet avantage d'un contexte politique plus sûr », note Laurent Boudoin, directeur général de Stelphia AM. Un avantage d'autant plus certain, qu'« en valeur relative les marchés de l'Europe émergente ne sont pas chers par rapport aux grands marchés émergents », renchérit le gérant.La Bourse de Hongrie se paie ainsi 10 fois les bénéfices estimés pour 2012 contre 17,1 fois pour l'indice Sensex de Bombay. Pour Cyriaque Daillant, « les indices d'Europe de l'Est, tels que la Pologne et la Hongrie, devraient bénéficier d'un effet de rattrapage après avoir été très impactés par la crise des dettes souveraines en zone euro ». Dans le même temps, ces indices devraient également profiter du potentiel de croissance des pays de la zone. Laurent Boudoin prévoit notamment une progression de 4 % du PIB de la Pologne en 2011. Du coup, il estime que les marchés d'Europe Centrale et de l'Est devraient faire mieux en 2011 que leurs voisins dévelopées européens. Il table sur une progression de 8 % sur l'année pour l'indice CECE, contre une hausse de seulement 6 % pour l'EuroStoxx 50.
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