Le coton s'apprête à gagner du terrain cette année

Voilà deux ans que le marché du coton n'avait pas été aussi tendu. En 2008, l'envolée des prix avait été favorisée par le fait qu'un gros acteur asséchait délibérement le marché. L'épisode, suivi d'un effondrement d'un tiers des prix, avait traumatisé le segment de marché, avec plusieures faillites d'acteurs historiques comme l'américain Paul Reinhart. « Cette fois la hausse des prix du coton s'appuie sur des fondamentaux ; mais elle reste étonnamment rapide par rapport à la réalité du march頻 assure un trader. 32 millions d'hectaresEn un an, le cours du coton a bondi de 92 % à 82,49 cents la livre hier pour le contrat pour mai. Son recul avait en effet découragé nombre de producteurs, d'autant que le coton nécessite le recours à des intrants particulièrement chers, et dont les cours ont peu baissé. Une situation qui frappe durement l'Afrique de l'Ouest, où la production de coton a chuté d'un million de tonnes de fibres en 2004, à seulement 500.000 tonnes l'année dernière. « Les prix ont découragé les agriculteurs, et ceux qui ont continué à en produire ont vu les rendements baisser en raison du manque de financement pour les intrants » explique Michel Cretenet, spécialiste du coton au Cirad. Même l'introduction de coton transgénique au Burkina Faso n'a pas influencé les rendements à la hausse, en raison d'un manque de connaissance technique. Mais les choses pourraient changer cette année. « Si les coopératives annoncent des prix d'achat élevés au mois d'avril, les surfaces plantées progresseront » assure-t-il. C'est ce qui devrait aussi se passer aux Etats-Unis, premier producteur de coton, selon le département de l'Agriculture américain qui voit la production de coton américaine bondir de 29 % cette année. Au total, les plants de coton devraient s'épanouir sur quelque 32 millions d'hectares de par le monde en 2010, dont près de 4 millions d'hectares pour le coton subventionné américain. Une perspective qui devrait ramener les cours vers des niveaux plus modestes. Or selon Olam international, devenu le troisième négociant en coton, il faudrait que les cours restent durablement vers les 85 cents pour que les stocks, tombés à leur plus bas niveau depuis 15 ans, se regarnissent. Aline Robert
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