L'image de la SEC à nouveau écornée par un rapport interne

Nouvelle ombre au tableau de la SEC. L'inspecteur général de la Securities & Exchange Commission (SEC), David Kotz, qui avait signé l'an passé un rapport sans concession sur les failles du régulateur des marchés américains dans l'affaire Madoff, s'apprête à publier un nouveau rapport : en cause, une enquête menée par les services du régulateur sur Allied Capital, une société de capital investissment. Selon le « Washington Post », l'inspecteur général s'interroge une fois de plus sur les méthodes de la SEC, ses décisions d'investigation et l'influence jouée par des avocats ou conseillers juridiques externes, en particulier par des anciens membres de la SEC. En 2002, David Einhorn, le président de Greenlight Capital (un hedge fund), a décidé d'alerter la Commission sur les pratiques comptables d'Allied Capital. Le tort de ce joueur de poker aura été d'être un intervenant sur les marchés qui ne cache pas son jeu. En mai 2002, au beau milieu d'une conférence, le gérant (alors âgé de 33 ans) se déclare vendeur à découvert sur le titre Allied Capital au motif que les investissements de l'établissement sont surévalués. L'homme fera de même en avril 2008 sur la banque Lehman Brothers. Dans le dossier Allied Capital, l'initiative a bien failli se retourner contre lui. Après une rencontre entre la société Allied Capital et des représentants de la SEC en juin 2002, selon le « Washington Post », le régulateur se lance à la recherche d'éléments contre le gérant. Sans succès. Le dossier sera abandonné à la mi 2003. Mais Allied Capital, dans l'intervalle, n'a toujours pas été inquiété. Son tour ne viendra que plus tard. La SEC notifiera, en juin 2007, des problèmes de valorisation d'actifs illiquides pour la période du 30 juin 2001 au 31 mars 2003. Avec un nouveau bémol : selon le rapport, la SEC aurait été persuadée de ne pas poursuivre la société pour fraude. La SEC, à l'époque des faits, apparaît comme une agence sous influence. D'autant plus aisément que l'émetteur a su s'entourer de conseillers juridiques parmi lesquels d'anciens de la Commission qui inspirent confiance au personnel en place de la SEC. « Nous sommes d'accord avec chacune des recommandations du rapport, d'ores et déjà appliquées pour certaines, et espérons avoir achevé le processus en juin », a indiqué ce mardi un porte-parole de l'agence, sans confirmer les conclusions du rapport dévoilées par le quotidien américain. Depuis l'affaire Madoff, révélée en décembre 2008, le régulateur a en effet entrepris de se réformer.
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