Effet Free Mobile : la baisse des prix a surtout profité aux gros consommateurs

De combien avez-vous réduit votre facture de téléphonie mobile l\'an dernier avec l\'arrivée de Free Mobile ? L\'Insee elle-même avait indiqué en décembre dernier que « les baisses de prix dans les télécommunications ont contribué à hauteur de -0,3 point à l\'inflation depuis le début de l\'année. » Dans une étude approfondie publiée ce jeudi soir, le gendarme des télécoms, l\'Arcep, s\'est penché sur l\'évolution des prix des services mobiles l\'an dernier, de façon détaillée selon des profils de consommateurs. Il ressort qu\'en moyenne, les prix des offres de téléphonie mobile (voix et données confondues) ont diminué de 11,4% en France (métropolitaine). La baisse a été moins marquée pour les utilisateurs de cartes prépayées (-8%), que pour les abonnés à des forfaits (-12,6% en 2012 après -1,8% en 2011), ce qui peut paraître logique dans la mesure où Free Mobile ne s\'est pas positionné sur le marché des offres prépayées.Chute de 28% des prix des forfaits sans engagement Free n\'ayant proposé que des offres sans engagement, c\'est sur ce segment des forfaits que la chute des prix a été particulièrement spectaculaire, atteignant 28,4%, contre seulement -7% en 2011, les autres opérateurs ayant répliqué en priorité sur ce créneau des abonnements sans téléphone ni subvention. « L\'apparition du nouvel entrant a également accru la concurrence sur le marché des offres avec subvention, les consommateurs arbitrant entre la souscription d\'une offre avec subvention du terminal et celle d\'une offre sans terminal, avec éventuellement, dans ce cas, l\'achat d\'un téléphone » indique l\'Arcep, qui se garde bien de préciser l\'ampleur de la baisse des prix du marché subventionné, qui serait légèrement inférieure à 10% selon un analyste. Les dirigeants de Free ont prévenu qu\'ils comptaient s\'attaquer au marché subventionné, avec des solutions originales, le crédit à la consommation n\'ayant pas séduit les Français pour acheter un téléphone. Dans l\'ensemble, la baisse des prix a profité davantage aux « gros » consommateurs, les plus « bavards (plus de 6h d\'appels par mois), soit -15,5%, qu\'aux « moyens » (-13,4%), et surtout aux petits consommateurs d\'appels (moins d\'une heure).Baisse des appels : le paradoxe de la généralisation de l\'illimité Paradoxalement, cette diminution des prix ne s\'est pas accompagnée d\'une augmentation généralisée des usages. Notamment du côté de la voix, ce qui peut paraître contre-intuitif à l\'heure de la généralisation des forfaits « illimités » 24/24, que l\'on trouve même à moins de 10 euros. Les abonnés à un forfait ont en moyenne appelé une minute de moins par mois (2h44) en 2012 que l\'année précédente (-15 minutes déjà en 2011). Les gros consommateurs ont même appelé 21 minutes de moins par mois (6h22 tout de même !), les petits consommateurs 2 minutes de moins (22 minutes), seuls les consommateurs moyens sont à la hausse (+14 minutes à 1h38). Et ce malgré l\'apparition d\'offres « ultra-low-cost » (moins de 5 euros). En revanche, concernant les SMS, c\'est une nouvelle explosion, sauf pour les utilisateurs de cartes pré-payées (en léger recul) : +24,4% en moyenne pour les forfaits à 331 messages par mois. La libéralisation des usages sous l\'effet du nouveau standard de l\'illimité est patente : « plus de 80 % des offres post-payées incluaient en 2012 des SMS illimités sans restriction temporelle d\'usage » note l\'Arcep. Mais le gendarme des télécoms relève de grandes disparités selon les profils. Ainsi, « près d\'un quart des gros consommateurs envoient en moyenne 1.215 SMS (par mois) alors que les trois quarts restant n\'en émettent en moyenne que 87 », leur moyenne ayant bondi en un an de 276 à 357 textos. Idem chez les petits consommateurs, parmi lesquels une minorité (un sur 5) envoie 1.283 SMS mensuellement (40 par jour !) contre une trentaine pour les autres.Seulement 236 Mo d\'Internet mobile par mois La croissance la plus impressionnante provient bien sûr de l\'Internet mobile, avec une consommation moyenne des données en hausse de 60,5% à 122 Mégaoctets par mois, en ralentissement par rapport à 2011 (+85%). Difficile de conclure que la baisse des prix a été le moteur ou que l\'effet vient de la démocratisation des smartphones. Les abonnés les plus bavards sont aussi ceux qui consomment le plus de « data » : 236 Mo en moyenne par mois, contre 137 Méga en 2011. Un autre profil se dessine : des clients qui surfent beaucoup (401 Mo par mois) mais appellent peu, alors que les petits consommateurs de voix utilisent en moyenne peu l\'Internet mobile (20 Mo), généralement non inclus dans les leurs forfaits. L\'étude du gendarme des télécoms remarque que la moitié des offres sur le marché en 2012 et plus des deux tiers des forfaits comprenaient une composante d\'Internet, dont 37% proposant plus de 1Go contre seulement 3,1% en 2010. Mais on le voit, la consommation réelle moyenne reste très en-deçà des plafonds d\'usage raisonnable (« fair use ») des opérateurs mobiles : pour mémoire, le forfait phare de Free à 19,99 euros comprend 3Go de données... Il reste à voir si le décollage de la 4G va doper cette consommation qui reste relativement modérée.  
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