Domenech lâché par ses dirigeants

Il aura fallu une petite débâcle pour mettre tout le monde d'accord. Après la catastrophique campagne sud-africaine de l'équipe de France, le mot d'ordre des responsables fédéraux est unanime : haro sur Domenech ! Le lâchage est collectif. Sans scrupule. Faut-il y voir un sincère mea culpa ou de basses manoeuvres politiciennes destinées à sauvegarder quelques juteuses prébendes ? La question mérite d'être posée.Gérard Houllier a été le premier à ouvrir le feu. Au micro de RMC, le directeur technique national n'a pas attendu l'élimination officielle des Bleus. Dès le lendemain de la défaite face au Mexique, il cible Raymond Domenech. « Cela fait longtemps qu'il ne travaille plus avec la direction technique nationale, lâche-t-il. Il travaille en indépendance, en autarcie à tel point que l'entraîneur des Espoirs ne connaissait même pas la liste pour la Coupe du monde. à la DTN, on n'est pas content de ce qui se passe, on est en colère, déçu et on a préparé un plan après Raymond, avec le nouveau sélectionneur mais surtout pour changer le jeu et l'état d'esprit. Si on ne change pas, on va droit dans le mur. »Le DTN avait pourtant été l'un des plus fervents partisans du sélectionneur après le désastre de l'Euro 2008. « à ce moment-là, Jean-Pierre Escalettes s'était entouré de personnes qui connaissent bien le football, en l'occurrence Gérard Houllier et Michel Platini, se souvient Bernard Saules, représentant des arbitres au Conseil fédéral. On nous a alors demandé d'être solidaires de la décision du maintien de Domenech afin qu'elle soit forte. Il y a eu 19 voix pour et une abstention. Aujourd'hui, le constat n'est pas bon. Si vous me dites que Bernard Saules doit partir, cela ne me pose aucun problème. »Pour ne pas être en reste, Noël Le Graët, président de Guingamp et vice-président de la FFF, s'est également épanché dans les colonnes d'Ouest-France. Pour lui, Domenech n'est plus l'homme de la situation. « Aujourd'hui, on est logiquement critiqué, lance le Breton. Mais quand on revient en arrière, c'est toujours facile de constater. Je considère que c'est un homme de qualité. Je pensais qu'un homme qui était allé en finale de la Coupe du monde en 2006 méritait une revanche après l'Euro 2008. »Et puis ça permettait de claquer la porte au nez de Didier Deschamps, un candidat naturel pas vraiment apprécié par des caciques de la fédération qui ont préféré envoyer les Bleus dans le mur. Les propos de Jean-Pierre Escalettes au soir de l'élimination laissent songeur. « Au-delà des piètres résultats sportifs auxquels on pouvait s'attendre après une qualification peu glorieuse, concède-t-il, ce qui me consterne le plus est le psychodrame du week-end dernier où j'estime que cinquante ans de valeurs se sont écroulés. »Autrement dit, pour le patron du football français, les Bleus, qui ont volé leur qualification, n'étaient pas en mesure de défendre leurs chances. M. Escalettes et ses acolytes le savaient. Ils avaient le pouvoir de changer le cours des événements. Ils ne l'ont pas exercé. Maintenant, ils préfèrent jouer au grand lâcher de Raymond. Pas sûr que cela les sauve. crédit photorésultats rlag condensé bleu corps 9,5 interligne 10,5 drapeau à gauche en blanc sur bloc deep blue.
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