Klépierre met les bouchées doubles sur ses centres vedettes

La tendance sera-t-elle durable ? Klépierre arrive actuellement en tête du peloton des sociétés immobilières cotées en termes de performance boursière depuis le début de l’année. Avec un gain de 21%, elle devance en effet tous ses concurrents directs comme Unibail-Rodamco mais aussi les foncières de taille identique comme Gécina ou Foncière des Régions. Le secret de cette entreprise dont l’américain Simon Property a acquis 28,9% du capital en mars dernier ? Sans aucun doute le pipe line de projets de développement au regard d’une marge de manœuvre financière accrue par rapport à ces derniers mois, avec une enveloppe globale de 1,5 milliard d’euros. De fait, la société a entamé au début de l’année un plan de cession d’actifs en vue de se défaire de centres commerciaux de petite taille ou ne présentant plus de perspectives de redéveloppement. La direction s’est fixée une enveloppe globale de un milliards d’euros sur deux ans. Or, à ce jour, Klépierre a déjà vendu pour 520 millions d’euros d’actifs devançant largement son calendrier initial. Par ailleurs, elle a réussi à obtenir plusieurs lignes crédit de la part de ses banques.Stratégie validée par Simon PropertyDe quoi financer la stratégie offensive définie par le numéro un du groupe, Laurent Morel voici un an, stratégie validée par le nouvel actionnaire de référence, Simon Property, numéro un mondial des centres commerciaux avec 70 milliards de dollars d’actifs et une capitalisation boursière de 48 milliards. « Notre ambition est de nous focaliser sur nos meilleurs centres commerciaux en les agrandissant et en nouant de nouveaux partenariats avec toujours plus d’enseignes », souligne Laurent Morel. Aujourd’hui, Klépierre est à la tête de 66 centres commerciaux dits « prime », c\'est-à-dire offrant une surface commerciale supérieure à 35.000 m2 avec plus de 6 millions de visiteurs ou d’une valeur unitaire supérieure à 100 millions d’euros. Et ce, pour une valeur totale de 11 milliards d’euros. En 2000, elle n’en comptait que 8. L’essentiel des agrandissements prévus concernent des centres situés en France mais aussi en Scandinavie où la société envisage aussi de mettre le paquet compte tenu des perspectives démographiques et du pouvoir d’achat de cette zone. Klépierre a racheté en 2008 un ensemble d’actifs commerciaux situés pour l’essentiel en Suède, au Danemark et en Norvège d’une valeur de 2,5 milliards d’euros. Opération qui n’avait pas manqué d’inquiéter les analystes financiers, à l’époque, compte tenu des déconvenues des entreprises financières et de leur difficultés à honorer leurs échéances auprès de leurs banques créancières. Aujourd’hui, Laurent Morel voit cette opération comme une aubaine et compte bien en profiter au maximum.Les zones privilégiées : Montpellier, Toulouse et l\'Est parisienParmi ses zones de prédilection en France : Montpellier, promis, selon lui au plus beau développement démographique de tout le pays, Toulouse, où se concentrent un nombre toujours plus important d’entreprises et Val d’Europe dans l’est parisien à quelques encablures d’Euro Disney. A ce jour, ce centre commercial emblématique totalise un chiffre d’affaires de 750 millions d’euros avec 100.000 m2 de surface commerciale et 16 millions de visiteurs par an. C’est le troisième site français derrière Les Quatre Temps à la Défense et La Part-dieu à Lyon, tous deux propriété d’Unibail-Rodamco. Pour Laurent Morel, Val d’Europe devrait très bientôt ravir la première place nationale. Dans cette optique, il a prévu de l’agrandir de 16.000 m2.Simon Property va-t-il lancer une OPA ?Quel rôle est appelé à jouer à l’avenir Simon Property après son arrivée surprise du printemps dernier ? En acquérant un bloc de 28,9%, juste en dessous du seuil légal déclenchant la mise en œuvre d’une OPA, l’américain a permis à l’actionnaire historique de Klépierre, BNP Paribas, de libérer des capitaux et de se mettre en conformité avec les ratios de liquidité imposés par Bâle III. Simon Property ne peut acheter d’autres titres auprès de BNP Paribas (qui conserve 22,5%) avant le mois de mars prochain. Aura-t-il l’intention d’aller plus loin avec l’obligation de lancer une OPA ? BNP Paribas souhaitera-t-elle sortir complètement de cette participation dont le potentiel de hausse est relativement important si tous les projets entamés aboutissent ? Simon Property a, certes, les moyens de « croquer » Klépierre. Jusqu’à présent, la firme américaine ne s’est pourtant jamais aventurée sur d’autres terres que les siennes, préférant évoluer sur un terrain qu’elle connaît bien. La foncière Française est la première exception à sa règle. Il n’est donc pas dit qu’elle veuille aller plus avant. Pour l’heure, l’action Klépierre évolue en de ça du prix proposé par l’américain (28 euros). A 26,30 euros, elle valorise la société 5,2 milliards d’euros.  
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