Comme l'on mange les framboises, en prenant le temps de les déguster une à une, Danone se crée un pôle fruits, petite acquisition par petite acquisition, sans chercher à avaler de trop gros morceaux. L'addition des chiffres d'affaires des trois rachats du groupe dans le secteur donne un total de 65 millions d'euros environ. Rien à voir avec les dernières grosses opérations comme le rachat des petits pots de Numico pour 12,3 milliards d'euros ou même la fusion avec les produits laitiers frais du Russe Unimilk pour 1,3 milliard. « Nous appelons ça la stratégie du ?test and learn?, confie à « La Tribune » le porte-parole de Danone, Laurent Sacchi. Nous lançons des laboratoires avec l'ambition ferme d'accélérer un jour mais aussi la possibilité de faire marche arrière si ça ne fonctionnait pas. » L'exemple des compotes est parlant. Lorsqu'en janvier, Danone se lance sur ce marché avec ses marques Gervais (Fruitpote) et Taillefine (Les Jardins Gourmands), il n'ouvre pas de nouvelle usine et n'utilise pas celle de Brive, spécialisée dans les petits pots, mais confie la production à son plus gros concurrent, Andros. Un moyen de ne prendre aucun risque financier. Et ce alors même que Materne (propriété du fonds Activa Capital depuis 2006) est officieusement, puis officiellement depuis juillet, à vendre. « Nous ne les intéressons pas encore car il nous reste à démontrer que notre gourde fruitée fonctionne à l'international », confie le directeur général de Materne, Michel Larroche. 4.000 tonnes de compoteDanone reste donc en phase de test. Selon ses concurrents, le groupe écoulera cette année 3.000 à 4.000 tonnes de compote, s'octroyant ainsi environ 4 % du marché au rayon frais. Un bon score. Mais si Taillefine, qui propose la seule compote allégée en sucre (remplacé par un édulcorant) s'en sort bien, les pots Fruitpote ont plus de mal à décoller face aux gourdes Pom'Potes...de Materne. S. L.

latribune.fr

23 Août 2010, 23:22

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