Espace : après des échecs en série Moscou voit rouge

Après un nouvel échec lors d\'un lancement de satellite ce mois-ci, le gouvernement russe a vu rouge. Il s\'agit en effet du huitième échec depuis décembre 2010. Le prestige de l\'industrie spatiale en a pris un coup. Le premier ministre Dmitri Medvedev a exigé que les responsables des échecs soient désormais identifiés et punis. Ce n\'était pas vraiment le cas par le passé à cause d\'une structure de fonctionnement opaque qui permettait aux différentes entreprises de se renvoyer la balle tout en se protégeant sous le sceau du « secret défense ».Roscomos réorganiséeUne première version du plan de réforme de l\'industrie est déjà prête, selon le quotidien Kommersant. L\'agence spatiale Roscosmos sera réorganisée en 17 départements couvrant l\'ensemble de l\'industrie : depuis la recherche fondamentale jusqu\'au développement de missiles à vocation militaire. Le Kremlin veut qu\'une structure décisionnelle verticale fasse jour, avec une répartition claire des responsabilités et des objectifs. La version finale du plan de réforme sera soumise au gouvernement courant septembre. Pour l\'instant, la tête du patron de Roscosmos Vladimir Popovkine, n\'est pas tombée. Probablement parce qu\'il n\'a été nommé à ce poste qu\'en avril 2011. Force est de constater que ses annonces grandioses de reconquête de la lune avec des vols habités contraste singulièrement avec les résultats tangibles de son agence.Consignes non respectéesSelon un spécialiste européen de l\'industrie spatiale, bon connaisseur de la problématique russe, « le principal problème vient de l\'absence du contrôle de la qualité à chaque étape de la fabrication. Mais il y a aussi des interrogations sur des agrégations de composants occidentaux à des éléments datant de l\'époque soviétique. Et un non respect flagrant des consignes en matière de lancement ».Roscosmos se voit aussi confier de surveiller davantage la viabilité financière de ses entreprises. Ainsi, le plan de réforme stipule apparemment la relance du « tourisme spatial », une activité commerciale supposée redresser en partie les comptes de Roscosmos. La prochaine touriste devrait être la chanteuse britannique Sarah Brightman en 2015. Le dernier vol commercial avait eu lieu en 2009. Mais les sommes versées par les touristes (estimées entre 20 et 35 millions d\'euros) sont bien entendu négligeables au regard des besoins de l\'industrie.Seul opérateur vers la station internationaleL\'un des programmes essentiels mené par les Russes concerne les vols vers la station spatiale internationale. Roscosmos est le seul opérateur à l\'heure actuel capable d\'assurer les vols habités vers la station. Ces obligations limitent largement les possibilités d\'envoi de touristes dans l\'espace.Signe que la Russie est déterminée à conserver son rang mondial, l\'annonce mardi de la construction d\'une nouvelle usine de satellites dans la région de Moscou. L\'usine de Chiolkovo va créer 1000 emplois, selon le gouverneur local, et produire au rythme de six satellites par an.  
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.