Compétitivité : rapprocher les entreprises et les chercheurs, est-ce la solution ?

Dévoilé ce mardi, un rapport du Centre d\'analyse stratégique (CAS), l’ex-Plan, intitulé «Le dispositif médical innovant. Attractivité de la France et développement de la filière» pointe les difficultés de ce secteur qui se place au quatrième rang mondial en termes de ventes, derrière les Etats-Unis, l\'Allemagne et le Japon. Il compte plus de 1.000 entreprises, emploie près de 65.000 salariés pour un chiffre d\'affaires de plus de 15 milliards d\'euros en France.«La France a une recherche de qualité, mais le transfert de la recherche vers le monde économique et industriel ne marche pas bien», a déclaré lors d\'une conférence de presse Jacques Lewiner, le directeur scientifique honoraire à l\'Ecole supérieure de physique et de chimie industrielles (ESPCI) de Paris, qui a présidé la mission en charge du rapport.Lenteur et complexité de l’administration«Alors que le dispositif médical (DM), un secteur très hétérogène qui regroupe des produits variés allant du simple pansement à la valve cardiaque, représente un marché de plus de 200 milliards d\'euros par an à travers le monde pour une croissance annuelle de 6%, la France souffre d\'un retard, avec à la clef un déficit de sa balance commerciale dans ce secteur à hauteur de presque un milliard d\'euros», précise le rapport qui met en cause la lenteur et la complexité du parcours administratif qui attend les chercheurs déposant un brevet, une collaboration insuffisante entre les diverses disciplines -médecine et ingénierie-, et l\'absence d\'entreprises de taille intermédiaire dans ce secteur en France.Résultat, les transferts technologiques sont peu efficaces. «Nous produisons sept fois moins de brevets que l\'Allemagne», a précisé Vincent Chriqui, le directeur général du Centre d\'analyse stratégique. En France, 600 brevets sont enregistrés chaque année.Une fuite des start-up innovantes est envisageablePour redresser la compétitivité du secteur, le CAS préconise une série de mesures, notamment la simplification du système de valorisation de la recherche, le développement des échanges entre la recherche et les entreprises du dispositif médical tels que les produits de santé hors médicaments, si la France «ne veut pas voir les start-up innovantes partir à l\'étranger», précise le rapport.Autres mesures formulées par le CAS: la mise en place de fonds adaptés, la simplification des processus administratifs, la création d\'un guichet de «chercheur entrepreneur» et le développement de formations mettant en contact entrepreneurs, ingénieurs et monde médical, sur le modèle de ce qui se pratique à l\'université américaine de Stanford.Des défauts partagés par de nombreux secteursMalheureusement, comme le souligne de nombreux rapports sur la compétitivité française, un certain nombre de secteurs industriels et technologiques souffrent de la faible valorisation de la recherche, due essentiellement au cloisonnement des mondes scientifiques et économiques. «Un système innovateur est un ensemble hétérogène d’entreprises, d’individus, d’organisations de recherche, d’universités, de prestataires de services, d’investisseurs et d’administrations. Les grands écosystèmes innovateurs s’appuient sur des dynamiques vertueuses de fertilisation croisée, d’attractivité croissante pour les entreprises, la recherche, les individus. Ces systèmes se caractérisent par une surconcentration de ressources», précisait une note récente du think tank de Terra Nova, qui regrettait le déficit français d’écosystèmes innovants malgré le lancement des pôles de compétitivité en 2005.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.