L'activité industrielle repart dans un climat hésitant

L'industrie française montre des signes de redressement, selon les indicateurs publiés mardi par l'Insee et la société Markits pour novembre. Il est toutefois difficile de crier à la sortie de crise, tant le climat conjoncturel reste hésitant. Ainsi l'activité industrielle, qui ralentissait depuis l'été, accélère à nouveau. Selon Markit, l'indice reflétant l'activité du secteur s'affiche en première estimation à 57,5 points, son plus haut niveau depuis dix ans. Cette embellie porte l'emploi : les fabricants signalent le plus fort taux de croissance de l'emploi depuis juillet 2007. L'indicateur incluant services et industrie se redresse également, à 56 points, après 54,9 points en octobre. Mais, dans le même temps, le moral des industriels perd deux points et retrouve sa moyenne de longue période (100 points), selon l'Insee. Dans le commerce de gros et de détail, le moral se détériore aussi, tandis que le bâtiment et les services connaissent une légère amélioration, précise l'institut de la statistique.La confiance des dirigeants de PME, mesurée par l'Ipsos pour le baromètre « La Tribune »-LCL, semble au diapason de ce contexte en demi-teinte. Après avoir cédé 8 points en octobre, il en regagne un en novembre, mais reste, à 97 points, sous sa moyenne de longue période (100 points). Cette remontée de l'indice s'explique essentiellement par celle de la demande en provenance des PME et des grandes entreprises, qui permet de faire doucement repartir les embauches et de stabiliser l'investissement. Autre bonne nouvelle, la perception de l'environnement économique français par les dirigeants de PME s'est améliorée en novembre. Même si 65 % d'entre eux estiment que le tout nouveau gouvernement n'a pas les moyens d'augmenter la compétitivité des PME. Morosité« Le sentiment est que les troubles sociaux sont terminés, et qu'une page se tourne », explique Yves Fradier, directeur de clientèle chez Ipsos. Reste à écrire la nouvelle page, qui risque d'être morose si l'on considère que seuls 41 % des chefs d'entreprise envisagent une croissance de leur chiffre d'affaires supérieure à 2 % l'an prochain. « Au total, les résultats du baromètre de novembre confirment l'histoire inchangée d'une reprise modeste », estime Axelle Lacan chez LCL. Bercy se veut confiant. Alexandre de Juniac, directeur de cabinet de la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, a déclaré mardi qu'en matière de croissance, la France ferait « probablement un peu plus » en 2010 que la prévision actuelle, à savoir 1,6 %. Fabien Piliu et Sara Sampaio
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