Nicolas Sarkozy défend ses réformes territoriale et fiscale devant les maires

Il a refusé de s'exprimer au pupître, préférant sans doute, pour plus de convivialité, intervenir depuis la tribune, entouré des membres du bureau de l'Association des maires de France. Mais l'humeur n'y était pas. C'est un Nicolas Sarkozy crispé qui est venu défendre ses réformes, devant les maires réunis pour leur 93e Congrès Porte de Versailles, à Paris. Et l'ombre de l'affaire Karachi a plané dans la grande salle quand le chef de l'Etat a conclu son discours en dénonçant les polémiques « qui tirent tout vers le bas, qui avilissent tout, qui ne respectent rien ». « Je veux dire à tous ceux qui nous regardent, y compris le système médiatique : respectez donc ceux qui ont le courage de se présenter devant le suffrage universel », a lancé le président de la République, après avoir longuement défendu les deux réformes qui affectent les maires : la réforme territoriale et celle de la taxe professionnelle.« Il n'existe pas de grande réforme sans qu'il y ait de grands débats et de grandes oppositions », a d'abord plaidé Nicolas Sarkozy, avant de rentrer dans le vif des deux sujets. La réforme de la taxe professionnelle ? Les collectivités vont récupérer 1,1 milliard de plus que prévu, s'est-il félicité. « La taxe professionnelle, c'était un coût de 250 euros par voiture produite en France. [...]Fallait-il conserver cette véritable subvention aux délocalisations ? » a questionné Nicolas Sarkozy, estimant que « la France doit rester une terre de production ». Au passage, Nicolas Sarkozy a justifié la maîtrise des dépenses publiques, lançant aux élus : « Est-ce que vous pensez que vos concitoyens dans vos communes ont envie de se retrouver dans la situation de la Grèce, de l'Irlande ? » Et leur demandant de lui « expliquer » « comment on peut sortir la France de la maladie des dépenses et de l'endettement en ne touchant qu'à 35 % de la dépense publique, celle de l'Etat ? » Si les collectivités territoriales sont tenues de voter des budgets en équilibre, « vous ne pouvez pas dire que le problème des déficits ne vous concerne pas », a-t-il estimé.ComplémentaritéQuant à la réforme territoriale, « plus personne ne comprenait rien à notre système ». « Nous avons essayé de jouer la complémentarité entre départements et régions », a expliqué le chef de l'Etat, justifiant le choix du scrutin uninominal à deux tours (mode d'élection du futur conseiller territorial) par le fait que « les Français sont très attachés au canton ». Quinze ministres accompagnaient Nicolas Sarkozy au Congrès des maires. S. T.
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