Athènes décide un nouveau tour de vis

Il y a encore beaucoup de travail à faire ! » déclarait mardi sur un ton combatif le ministre des Finances grec, George Papaconstantinou, à l'issue de la visite de dix jours effectuée à Athènes par les experts de la « Troïka » : Commission européenne, Banque centrale européenne (BCE)et Fonds monétaire international (FMI). Car si les prêteurs ont indiqué être satisfaits des résultats obtenus par Athènes en matière de déficits publics, ils appellent à ne pas relâcher l'effort. La Troïka évoquant même l'idée d'un prêt relais si nécessaire pour honorer les prochaines échéances.George Papaconstantinou a donc soulevé le voile sur les futures mesures : nécessité de poursuivre les réformes structurelles, en particulier dans le secteur de la santé et du marché du travail (en levant le numerus clausus dans certaines professions), et d'améliorer la levée des impôts et la lutte contre la fraude fiscale. Plus concrètement, dans l'administration et l'ensemble des services publics, les 40.000 départs à la retraite prévus en 2011 ne donneront lieu qu'à 8.000 embauches, un fonctionnaire sur cinq seulement étant remplacé.Par ailleurs, le gouvernement va restructurer les entreprises publiques pour lutter contre « le gaspillage », et économiser 800 millions d'euros. Les conventions collectives qui régissent ces entreprises vont être remises en cause et leur salariés jugés sur leur productivité. La « Troïka » estime que l'économie du pays a perdu entre 20 % et 25 % de sa productivité au cours des dernières années.PrivatisationsLe plan gouvernemental prévoit, pour augmenter les recettes, la location du patrimoine foncier et immobilier de l'Etat. La cession au privé des secteurs bancaire, ferroviaire et énergétique était par ailleurs déjà envisagée. « Les privatisations devraient permettre d'engranger 7 milliards d'euros en trois ans, dont 1 milliard d'euros en 2011 », a précisé George Papaconstantinou. Le gouvernement s'est fixé comme objectif de réduire son déficit public de 30 milliards d'euros sur 5 ans pour le ramener à 6 milliards d'euros en 2014, soit 3 % du PIB. Cette année, il devrait atteindre 9,6 % du PIB, alors que le plan d'aide européen de 110 milliards d'euros prévoyait 8,1 %.Quant à la réaction des Grecs à ce nouveau plan, elle sera mesurée le 15 décembre, les syndicats ayant appelé ce jour-là à une grève générale.
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