Séoul s'inquiète déjà des conséquences économiques de l'attaque nord-coréenne

La Corée du Sud ne comprend pas. Les 50 obus qui ont ravagé mardi l'île de Yeonpyeong-do représentent l'une des plus graves attaques jamais perpétrées par le régime de Pyongyang à l'encontre de son voisin du Sud. « C'était une attaque délibérée et préméditée », a déclaré l'armée sud-coréenne, qui a envoyé des avions de chasse sur place, et promis des représailles « sans pitié » en cas de nouvelle agression. Le bilan provisoire côté sud se monte à deux soldats tués et une quinzaine de blessés, dont des civils. Jusque tard dans la nuit, les télévisions diffusaient en boucle des images d'insulaires en fuite et d'explosions d'obus. Des dizaines de bâtiments ont été détruits par les flammes.En mars dernier, le torpillage par le Nord d'un patrouilleur sud-coréen faisant 46 morts, avait secoué la péninsule mais seulement brièvement troublé les marchés financiers. Le président sud-coréen a d'ailleurs lancé très vite un appel au calme : « nous devons empêcher toute escalade militaire », déclarait-il. Car l'une des préoccupations principales de Séoul est que cette agression surprise n'endommage pas à sa bonne santé économique. Le ministre des Finances s'est ainsi voulu rassurant : « l'impact sur l'économie sud-coréenne sera limité. Les risques géopolitiques créés par la Corée du Nord ont toujours existé. Si l'on en juge par les situations précédentes, les conditions devraient bientôt revenir à la normale », assurait-il le soir même de l'attaque.Équipe de crise en placeDès mercredi matin se réuniront en urgence de hauts responsables du ministère de l'Économie et de la Banque centrale. Une équipe de crise a été mise en place, chargée de surveiller de près de nombreux indicateurs économiques tels que la réaction des marchés, les importations de matières premières et le prix des denrées alimentaires. Séoul veut empêcher à tout prix toute panique parmi les investisseurs étrangers, ainsi qu'une éventuelle dégradation de sa notation financière. L'indice Kospi de la Bourse de Séoul n'a reculé mardi que de 0,79 % mais il est vrai que l'information de l'attaque n'a été connue qu'à sa clôture. Le vrai test sera mercredi matin. Les nouvelles tensions inter-coréennes mettent en tout cas en péril leur parc industriel commun à Kaesong. Le fonctionnement de cette zone industrielle située sur le sol nord-coréen, où 116 entreprises du Sud font travailler 42.000 travailleurs du Nord, est très dépendant des relations tumultueuses entre les deux Corées. La zone semble cependant pour le moment résister aux crises politiques : lundi dernier, le ministère sud-coréen de la Réunification annonçait que la production mensuelle cumulée des entreprises du parc avait augmenté.Frédéric Ojardias, à Séoul
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