Les Allemands consomment de nouveau à tout va et soutiennent la croissance

La famille Zörnig n'avait jamais connu une telle effervescence. Ce couple de cadres moyens, la quarantaine, qui vit au centre de Francfort est habituellement très prudent dans la gestion de son budget. Mais depuis quelques mois, il multiplie les achats onéreux : une nouvelle télévision dernier cri, un lecteur de disque Blu-ray, un nouveau salon en cuir... Sans vraiment s'expliquer pourquoi, les voilà, en peu de temps, devenus de fourmis ombrageuses à de frénétiques cigales. Un cas loin d'être isolé. C'est même toute l'Allemagne qui, à l'approche des fêtes de fin d'années semble prise d'une frénésie de consommation. Ce mercredi, Destatis, l'office fédéral des statistiques, a confirmé, en publiant le détail du produit intérieur brut (PIB) du troisième trimestre, l'importance croissante de la consommation dans l'économie allemande. Entre juillet et septembre, les dépenses des ménages ont ainsi progressé de 0,4 %, contribuant pour 0,3 point à la hausse du PIB. C'est la même contribution que lors du deuxième trimestre, mais cette fois la croissance est de 0,7 % et non de 2,3 % comme entre avril et juin. Autrement dit, l'économie allemande peut compter à nouveau, en cas de ralentissement, sur le coussin protecteur de la consommation. Un cercle vertueux semble même se dessiner : la consommation renforce la bonne conjoncture, qui soutient le moral des ménages et donc l'envie d'acheter. Ce mardi, l'institut GfK a ainsi rendu public l'indice du moral des ménages pour novembre. Exception allemandeLe niveau d'envie d'acheter des ménages allemands est ainsi au plus haut depuis 2006, année exceptionnelle dopée par la hausse attendue de la TVA au 1er janvier 2007 et dépasse les niveaux de l'an 2000. Les raisons de cette bonne humeur : bonne conjoncture, faible inflation, recul du chômage, attentes sur les revenus au beau fixe et crise de l'euro qui n'incite guère à l'épargne. Du coup, il y a une exception allemande en Europe : sur un an, l'indice mesurant la propension à acheter a progressé de 25 points en Allemagne, alors qu'il reculait de 32 points en France. In fine, la hausse de la consommation en 2010 devrait être de 0,5 % cette année, soit le plus haut niveau depuis la hausse de 1,3 % de 2006 et pourrait dépasser 1 % l'an prochain. Il y a fort à parier que les achats de Noël soient de très bonne tenue en Allemagne cette année. Toujours selon GfK, pas moins de 14 milliards d'euros devraient être dépensés durant les fêtes outre-Rhin, ce qui représente un « bon niveau » pour les auteurs de l'étude. Qui en profitera ? Principalement, le secteur des produits électroniques, qui pourraient être offerts pour un montant global de 2,5 milliards d'euros, suivi par la branche textile (1,7 milliard d'euros) et par celle des jouets traditionnels (1,6 milliard d'euros). Des produits qui, en grande partie, seront donc importés d'Asie plutôt que des pays européens. Ce qui devrait confirmer une autre tendance lourde : le dynamisme allemand profite de plus en plus à la croissance asiatique.
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