Un dynamisme dont la France devrait tirer un profit mesuré

Depuis longtemps la France reproche à l'Allemagne la faiblesse de sa consommation. Au printemps, la ministre française de l'Économie, Christine Lagarde, avait rappelé que la modération salariale à l'oeuvre ces dernières années outre-Rhin avait permis aux produits « made in Germany » d'être plus compétitifs sur les marchés mondiaux, tout en freinant la consommation, et donc les importations de l'Allemagne. » « Nous ne sommes pas un pays qui décrète les salaires ou la consommation », avait alors répondu Berlin à Paris. Or l'Allemagne, éternel exportatrice, devient désormais consommatrice, grâce à une hausse de l'emploi (0,8 %) et un niveau modéré d'inflation (1,2 %) (lire ci-dessus). La France, qui représente 8 % des importations allemandes, pourrait donc, logiquement, en profiter. Mais si l'Hexagone est le premier client pour les produits allemands (près de 82 milliards d'euros importés en 2009), les exportateurs français ne sont que les troisièmes fournisseurs de Berlin (54,6 milliards exportés outre-Rhin l'an dernier), les Néerlandais et les Chinois les devançant. On note sans conteste au troisième trimestre « une belle reprise des importations allemandes de biens de consommation en provenance de la France », confirme Paola Veroni, spécialiste de l'économie allemande à l'OFCE. frénésie consommatriceVers quels produits français les consommateurs allemands se tournent-ils ? L'étude de l'institut GfK publiée mardi liste parmi les douze premiers postes de dépenses de Noël des Allemands l'électronique, le textile, les jouets, autant de types de biens que la France produit peu ou ne produit plus... Reste l'alimentation et les boissons (représentant 650 millions d'euros de cadeaux dépensés pour les fêtes) et les cosmétiques et parfums (620 millions d'euros). Les viticulteurs de champagne devraient donc bien profiter de cette frénésie consommatrice outre-Rhin mais moins que les usines chinoises...La « France étant productrice de biens d'investissement », elle devrait aussi profiter de la reprise de l'investissement allemand, estime Paola Veroni. Mais si l'Allemagne investit, c'est parce qu'elle est une grande puissance exportatrice ; indirectement, c'est donc aussi des exportations allemandes dont profite la France, n'en déplaise à Bercy.Sara Sampaio, avec R. G.
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