La recomposition des groupes de retraite et de prévoyance s'accélère

Dans leur course à la taille, les groupes de protection sociale viennent de franchir un cap. Avec le rapprochement annoncé lundi des trois groupes Aprionis, Vauban-Humanis (en janvier 2011) auquel s'ajoutera en janvier 2012 Novalis-Taitbout, il faudra cumuler plus de 2,5 milliards d'euros de cotisations d'assurance pour rentrer dans le trio de tête (tableau ci-contre) du classement national par cotisations d'assurance. La vingtaine de groupes encore existants pourraient tomber à court terme à une dizaine. Certains n'hésitent pas à parler de « crise de croissance » dans ce secteur paritaire. Le management de mastodontes de plusieurs milliers de salariés, les uns travaillant dans les caisses de retraite complémentaire Agirc-Arrco, les autres pour les activités d'assurance dites « concurrentielles » des institutions de prévoyance, ne se fait pas sans mal. Les fusions se succèdent souvent à un rythme plus rapide que les réorganisations internes qu'elles supposent au point qu'elles pourraient apparaître comme une fuite en avant. Novalis est par exemple issu de la fusion en 2006 entre le groupe MV4 (lui-même fusion de Magdebourg et Vezelay) et le groupe Parunion. Puis, Novalis s'est ensuite marié avec Taibout en 2009. Pas étonnant dans ces conditions que la préparation aux normes solvabilité II ait pris du retard... que l'union avec Aprionis plus avancé dans ce dossier permettra de combler plus facilement.Double nécessitéSi à l'origine, les fédérations Agirc-Arrco ont impulsé le mouvement de concentration avec l'objectif - toujours d'actualité- de rationaliser la gestion des retraites complémentaires, le phénomène est soutenu aujourd'hui par une double nécessité : s'organiser pour mettre en oeuvre les futures règles de Solvabilité dans l'assurance et faire face à une concurrence accrue sur le marché des contrats collectifs d'entreprises. L'informatique, source de gains de productivité, est au coeur des stratégies de regroupement. La restructuration des plates-formes, en particulier celle toujours en cours d'Alcara (issue d'Aramice et Alcire) qui gèrera les retraites complémentaires notamment de Aprionis, Vauban Humanis et Novalis Taitbout, motive aussi ces groupes pour partager le même système informatique pour leurs activités d'assurance (en l'occurrence Plei@ade, celui d'Aprionis). Reste que la taille n'est pas tout, il faut aussi qu'elle réponde à une stratégie globale de développement. c'est la plus grande difficulté pour les groupes de prévoyance interprofessionnels. Le trio Aprionis, Vauban Humanis et Novalis Taibout s'est donné l'année 2011 pour y réfléchir. Séverine Sollie
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