17 % du marché du jouet est aux mains des acteurs on-line en Allemagne, contre 3,7 % en France.Le Père Noël ne peut l'ignorer : 3,6 millions d'internautes ont consulté l'un des cinq principaux sites de vente de jouets en ligne au cours du troisième trimestre. « Et les ventes ont bondi de 26 % au premier semestre », rapporte Frédérique Tutt, analyste chez le panéliste NPD. Cette dernière s'attend pour Noël « à une belle explosion ». Car faire son shopping en ligne est désormais une habitude pour 27 millions de personnes, d'après Médiamétrie. Soit 4 millions de plus qu'en 2009 ! « Et 66 % d'entre eux ont l'intention d'acheter des cadeaux de Noël », précise Bertrand Krug, directeur d'études chez Médiamétrie.Toys R Us profite déjà du phénomène. En septembre, l'enseigne américaine, leader en France devant Carrefour, a lancé son site. « Nous enregistrons actuellement une commande à la minute », s'emballe Gilles Mollard, son PDG. Mytoys.com tourne lui aussi à plein régime. Après l'Allemagne, l'Autriche et la Suisse, la filiale du groupe Otto (200 millions d'euros de ventes) s'est lancée en France fin 2009. « Nos ventes progressent à deux chiffres », assure Virpy Richter, sa directrice générale.Car, en dépit du lancement visionnaire d'Éveil et Jeux en 1997, il y a encore de la place pour la vente à distance : 17 % du marché est aux mains des acteurs on-line en Allemagne (dont 16 % pour Amazon et Mytoys) et 21 % en Angleterre, contre seulement 3,7 % en France. À qui ces sites vont-ils grignoter des parts de marché ? À Carrefour ? Ou aux enseignes spécialistes ? Ces dernières, qui représentent 45 % des ventes devant les hypermarchés (41 %), s'en inquiètent. D'autant que 60 % du compte d'exploitation d'un magasin dépend du trafic de novembre et décembre. Aussi la Fédération des commerces spécialisés de jouets, qui défend 800 magasins, fait l'éloge des achats en magasin en s'appuyant sur les résultats d'une étude Sofres qu'elle a financée. « 95 % des consommateurs se disent satisfaits de la qualité des jouets proposés et 88 % des conseils qu'il y ont reçus », souligne Jean-Michel Grunberg, son président, par ailleurs patron de La Grande Récré. La ficelle est un peu grosse : il s'agit de retenir tous les Père Noël prêts à se convertir à l'achat en ligne. Juliette Garnie

latribune.fr

23 Nov 2010, 23:22

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