Le français LFB compte tripler de taille dans les biotechs d'ici à 2014

Grâce à Sanofi, le LFB (Laboratoire du fractionnement et des biotechnologies) va faire d'une pierre deux coups. Le laboratoire, société anonyme détenue à 100 % par l'État, a détaillé ce mardi les modalités du partenariat signé en avril avec le géant tricolore pour la production de médicaments biotechs (issus du vivant). Baptisé Mablaunch, le projet doit permettre au LFB de tripler son chiffre d'affaires biotech d'ici à 2014, pour atteindre 12 millions d'euros, mais aussi de pallier le manque criant d'usines dédiées en France.Spécialisé dans les médicaments dérivés du plasma (traitements des déficits immunitaires, hémophilie...), le LFB ne tire que 1 % de ses revenus (400 millions d'euros attendus en 2010) de la biotech. En cinq ans, il compte investir 20 millions dans son usine d'Alès (Gard). Objectif : fabriquer de petites quantités de médicaments (quelques kilos), pour son compte et pour des tiers. Charge à son partenaire Sanofi, pour un investissement « environ dix fois supérieure », de gérer la production à grande échelle sur son ancien site chimique de Vitry (Val-de-Marne) en cours de modernisation. La production débutera l'an prochain à Alès et « en 2012 à Vitry », indique le président de Sanofi Chimie, Francis Carré.Attirer les essais cliniquesCar Mablaunch se veut aussi une réponse au retard français en matière d'usines biotechs. En Europe, la France représente moins de 1 % de la production, contre 55 % pour l'Allemagne et 9 % pour le Royaume-Uni. Seuls trois laboratoires hexagonaux savent fabriquer ces médicaments (Vivalis, Px Therapeutics et Novasep) et tous sont de taille limitée. Le sujet est stratégique pour les industriels et les autorités de santé, car c'est de la biotech que provient l'essentiel des nouveaux traitements. Disposer d'usines permettra aussi d'attirer en France davantage d'essais cliniques, gage d'une recherche de qualité et d'un accès rapide aux nouveaux médicaments pour les patients.Avec le LFB, Mablaunch vise des start-up qui n'ont pas les moyens de fabriquer leurs produits elles-mêmes. En tout état de cause, le procédé prendra du temps. Le LFB ne dispose que d'un médicament biotech commercialisé, l'Atryn, qui traite une déficience génétique rare, et trois autres en essais, pour des mises sur le marché en 2014-2015.Le laboratoire ne compte pas s'arrêter là. Il a signé avec l'Établissement français du sang un accord similaire à Mablaunch, cette fois pour des médicaments issus de la thérapie cellulaire. Le groupe a déposé un dossier dans le cadre du Grand Emprunt et se dit prêt à construire une seconde usine, à Alès, en cas de réponse favorable. Verdict attendu entre janvier et mai 2011.
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