Zodiac se dit prêt à coopérer avec Safran

Le président du directoire de Zodiac, Olivier Zarrouati, et son homologue chez Safran, Jean-Paul Herteman, sont au moins d'accord sur un point : les deux équipementiers aéronautiques français ont intérêt à regrouper leurs forces pour préparer l'avion électrique, qui verra le remplacement progressif des systèmes hydrauliques par des systèmes électriques. Pour autant, les moyens divergent. Quand Safran préconise un regroupement de cette activité par le biais d'un rachat de Zodiac, ce dernier privilégie des coopérations industrielles.« Cette activité ne représente que 4 % de notre chiffre d'affaires », a expliqué, mardi, Olivier Zarrouati pour démontrer qu'une OPA ne se justifiait pas. Depuis quatre mois, Zodiac a rejeté toutes les offres amicales de rachat de Safran. Jeudi dernier, sommé par l'Autorité des marchés financiers (AMF) de clarifier ses intentions, le groupe présidé par Jean-Paul Herteman a renoncé à lancer une offre hostile sur son rival (au moins pour six mois). « La sagesse l'a emporté », a souligné Olivier Zarrouati, lors de la présentation des comptes 2009-2010. « Cela assainit et apaise les relations. Il n'y a pas de raison, sur une base de coopération industrielle, de ne pas travailler avec Safran. »Le patron de Zodiac précise que Safran a déjà identifié des « choses que l'on pourrait faire en commun ». « Nous ne pouvons être sourds à cela », a-t-il affirmé. Il va jusqu'à imaginer des coopérations avec Safran pouvant aller « jusqu'à des structures communes ou prendre la forme de celles développées avec l'américain Hamilton ». Un couple qualifié par le patron de Zodiac de « gagnant », puisqu'il s'est vu confier la distribution électrique de plusieurs nouveaux avions comme le B787, dont les essais en vol sont suspendus depuis deux semaines après un incendie survenu dans un boîtier électrique livré par Zodiac. L'hypothèse de la présence d'un corps étranger dans un boîtier (voir « La Tribune » du 22 novembre) a été confirmée par Olivier Zarrouati qui assure que la responsabilité de Zodiac n'est pas engagée.Le dossier d'une tentative de rachat de Zodiac par Safran est-il bouclé ? Pour plusieurs analystes, il n'est pas refermé. Pour l'heure, Zodiac entend poursuivre sa route. Ses objectifs sont ambitieux. Le groupe vise un doublement de chiffre d'affaires en cinq ans. En 2009-2010, il s'est élevé à 2,15 milliards d'euros (? 2,5 %), pour un résultat opérationnel courant de 240,4 millions. Soit une marge opérationnelle de 11,2 % supérieure aux objectifs. Fabrice Gliszczynsk
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