Les deux EPR de Taishan boostés par le savoir-faire chinois

Plus de 25 grues se détachent au-dessus du chantier gigantesque de Taishan, en Chine, où deux réacteurs de troisième génération (EPR) conçus par Areva sortent de terre. La construction de l'îlot nucléaire de la première tranche ainsi que celle de son dôme sont bien entamées. La deuxième tranche aussi. À coté sont déjà visibles les sites prévus pour Taishan 3 et 4, dont les détails sont actuellement en discussion entre Areva et l'électricien chinois CGNPC. « On peut s'attendre à un contrat à tout moment, estime le directeur adjoint pour Areva en Chine, Éric Neisse. On est en négociation avec toutes les parties concernées. »Cette future commande, dont la signature était espérée lors de la visite du président chinois à Paris, sera cependant inférieure au contrat signé en 2007 pour les deux premières tranches (8,5 milliards d'euros). Il est déjà prévu qu'une partie importante de la réalisation des tranches 3 et 4 se fasse sur place via Wecan, une joint-venture entre Areva et son partenaire chinois. « C'est une exigence chinoise de profiter du développement de leur industrie nucléaire », explique le représentant d'Areva sur le site de Taishan, Rémi Senac.Retard sur les autres chantiersEn attendant, Areva se félicite de voir enfin des EPR construits dans les temps... alors que les retards s'accumulent sur les chantiers de Flamanville (Manche) et d'Olkiluoto en Finlande. Les EPR chinois seront opérationnels à temps : le 31 décembre 2013 pour Taishan 1 et la tranche 2, dix mois plus tard. Soit une réalisation de 46 mois au total, contre 86 mois à Olkiluoto et 54 mois, plus les deux ans de retard annoncés, pour Flamanville. « On bénéficie d'un important retour sur expérience. Une partie de l'ingénierie n'est pas à refaire. Le volume de travail par rapport à la tête de série n'a rien à voir », explique Éric Neisse. TNPJVC, une joint-venture entre le géant du nucléaire chinois CGNPC et EDF, gère la construction et l'exploitation des deux réacteurs.Un des principaux bénéfices d'Areva en Chine est celui de profiter de l'expérience de son partenaire chinois CGNPC, qui depuis les années 1980 ne s'est jamais arrêté de construire des centrales nucléaires. La main-d'oeuvre très bon marché par rapport à l'Europe est déjà formée, facilement mobilisable et abondante. Mais, surtout, la Chine, qui doit se doter d'un important parc nucléaire (40 GW d'ici à 2020), veut se positionner comme un acteur mondial et se donne les moyens pour respecter les délais.À Taishan, 9.000 ouvriers travaillent dix heures d'affilées, 7 jours sur 7. Soit presque deux fois plus que sur les sites européens. Sur l'îlot nucléaire, l'activité ne s'arrête que 4 heures dans la nuit pour permettre la vérification des soudures. Virginie Mangin, à Taish
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