Les places boursières broient du noir

Les investisseurs s'étaient pris à croire à un rally de fin d'année sur les marchés actions. Le retour à la réalité est rude. Mardi, les indices boursiers ont signé une nouvelle journée noire marquée du sceau de la crise des dettes souveraines en zone euro. À la Bourse de Paris, le CAC 40 a chuté de 2,47 % pour clôturer sous le seuil des 3.800 points. L'indice a terminé à 3.724,42 points, soit son plus bas niveau depuis le 4 octobre dernier. Et la tendance s'est révélée identique en Europe : le DAX de Francfort a perdu 1,72 %, le Footsie londonien 1,75 %, tandis que l'Ibex de Madrid reculait de 3,05 %. Craintes multiplesMalgré le plan d'aide acté en faveur de l'Irlande, les investisseurs redoutent désormais une contagion de la crise à l'Espagne ou au Portugal dont les finances publiques ne sont guère plus reluisantes. Les inquiétudes de la communauté internationale concernant les affrontements entre Corée du Nord et Corée du Sud, les plus graves depuis la guerre de Corée dans les années 1950, ont également plombé la tendance. Bons chiffres américainsDans ce contexte, la révision à la hausse du PIB américain pour le troisième trimestre est passée totalement inaperçue. Pourtant, les chiffres sont bons. En deuxième estimation, la croissance américaine est ressortie à 2,5 % en rythme annualisé au troisième trimestre, contre une hausse de 2 % annoncée précédemment. Mais rien n'y a fait : les inquiétudes sur les dettes souveraines en zone euro ont de nouveau fait plonger le secteur bancaire. Sur le CAC 40, Société Généralecute; Générale (? 4,69 %), Crédit Agricolegricole (? 4,26 %) et BNP Paribas (? 3,82 %) ont signé les trois plus fortes baisses de l'indice. Tout le compartiment en Europe a été délaissé avec une chute de 3,6 % de l'indice Euro Stoxx des banques. Au coeur de la tourmente, les banques irlandaises ont été particulièrement attaquées. Le titre Bank of Ireland s'est ainsi effondré de près de 23 %. « Les valeurs bancaires sont fortement vendues car le marché anticipe une hausse des expositions des banques et du risque liés à l'Irlande, compte tenu de la difficulté à évaluer les actifs », commente Philippe de Vandière, analyste marchés chez IG Markets France.Au-delà des banques, les craintes des investisseurs, qui étaient revenus en force sur les actions ces derniers jours, se sont traduites par de forts dégagements sur l'ensemble des valeurs dites « cycliques ». Sur le CAC 40, Schneider Electric (? 3,74 %), Lafarge (? 3,48 %), ArcelorMittal (? 2,89 %) ou encore Renault (? 2,82 %) en ont fait les frais. Secteur défensif à la hausseÀ l'inverse, le secteur défensif a été plébiscité, à l'image de Suez Environnement, une des rares valeurs en hausse (+ 0,07 %). « Le plus inquiétant, note Philippe de Vandière, est que la baisse du marché s'est effectuée dans de forts volumes. » Les échanges sur le CAC 40 ont ainsi avoisiné mardi les 4 milliards d'euros. Pour comparaison, lors de la crise grecque au printemps dernier, les volumes de transaction tournaient autour de 2 milliards d'euros. Pour l'analyste, le rally de fin d'année devrait être annihilé par les craintes macroéconomiques. Il prévoit un CAC 40 à 3.800 points en fin d'année alors que le consensus du marché ces dernières semaines tablait plutôt sur un retour aux 4.000 points, faisant ressortir une quasi-stabilité de l'indice parisien sur un an. Pour l'heure, depuis le 1er janvier, le CAC 40 affiche un repli de 5,4 %.
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