Courbis recompose son outil de production

Après un trou d'air provoqué par la crise en 2008, le groupe Courbis a renoué avec les investissements. Le concepteur et fabricant de pièces en matières plastiques pour l'industrie a ainsi récemment pris possession de nouveaux locaux pour héberger son activité « composites ». Après cet investissement de 200.000 euros, la PME vient d'acquérir la société Transformers, installée à Miribel (Ain), en liquidation judiciaire. Cette unité de 27 salariés, qui devrait réaliser en 2010 un chiffre d'affaires de 2,5 millions d'euros, apporte à Courbis la technologie du thermoformage qui manquait à sa panoplie. « L'achat n'était pas prévu, mais nous étions en veille, précise Hervé Courbis, qui a repris les rênes du groupe familial en 2002. Nous confirmons ainsi à nos clients qu'ils peuvent rester chez Courbis tout au long de la vie d'un produit... de la conception du prototype à la fabrication de grandes séries en utilisant les procédés adéquats de moulage ou d'injection, par exemple ». Dix pôles de productionDepuis sa création en 1964, la PME a peu à peu transformé des élastomères de polyuréthane et aligné ses ateliers à Romans (Drôme). Elle emploie désormais 270 personnes sur dix pôles de production : huit en France (240 salariés), deux en Slovaquie et en Chine. « Nous y avons envoyé nos machines et un ingénieur pour nous rapprocher de nos clients dans l'automobile et les secteurs minier et solaire, mais sans déshabiller nos ateliers drômois pour autant. Et nous avons signé une charte de non-délocalisation interne avec nos commerciaux », souligne Hervé Courbis. C'est dans cet esprit que le groupe se prépare à entrer dans deux joint-ventures outre-Atlantique. Le sous-traitant a tissé des liens avec 3.000 clients, industriels et bureaux d'ingénierie de divers secteurs : les véhicules industriels représentent 30 % de l'activité de la société. En seconde position vient l'automobile (15 % de l'activité) dont l'essentiel de la production est réalisé en Slovaquie, puis l'aéronautique et le spatial (10 à 12 %) à égalité avec l'énergie (pétrole, gaz et solaire). « Nous aimons les challenges techniques comme mettre au point une pince afin d'étanchéifier une conduite sous-marine en un temps record », précise le PDG. Hervé Courbis considère cette diversité de marchés et de techniques employées comme un atout précieux : « En ne mettant pas tous nos oeufs dans le même panier, nous pourrons mieux traverser les crises ». Une réflexion stratégique qu'il a mûrie au cours des trois années « peu glorieuses » que vient de connaître le groupe. « Le 15 octobre 2008, nos commandes se sont brutalement arrêtées, notre activité a alors baissé de 30 %, et même de 70 % sur les véhicules industriels. Nous avons renoncé aux intérimaires et aux investissements et eu recours au chômage partiel », explique-t-il. Mais l'équilibre financier a pu être maintenu en 2009 et devrait l'être encore en 2010, année où le chiffre d'affaires devrait atteindre 37 millions d'euros, soit tout juste le niveau de 2007. Pragmatique, Hervé Courbis n'en prépare pas moins une nouvelle phase de croissance, sans songer pour l'heure à ouvrir le capital de la société familiale. Et il caresse toujours le rêve de fabriquer un produit « maison » pour sortir de la condition de sous-traitant.
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