L'Unsa veut devenir un « grand » syndicat

Jouer enfin dans la cour des grands, en étant reconnue comme la quatrième force syndicale. Tel est l'objectif que devrait se fixer l'Unsa, à l'occasion de son congrès, qui se tient à partir d'aujourd'hui et jusqu'à jeudi à Pau (Pyrénées-Atlantiques). Après seize ans d'existence, l'Union nationale des syndicats autonomes aspire à entrer dans l'âge adulte. Et entend tirer profit de la réforme de la représentativité d'août 2008 pour étendre son champ d'action.Très présente dans le public et dans les grandes entreprises de transport (SNCF, RATP, etc.), l'Unsa a peiné jusqu'à maintenant à s'implanter dans le privé, qui ne pèse que 30 % de ses adhérents (lire ci-contre). Ne bénéficiant pas, comme les cinq confédérations (CGT, CFDT, CFTC, FO, CGC), d'une reconnaissance automatique en vertu du décret de 1966, l'Unsa était, en effet, contrainte de prouver sa représentativité devant les tribunaux. Désormais, il lui suffit de dépasser le seuil de 10 % des voix en entreprise et de 8 % dans les branches ou au niveau interprofessionnel.Sur le terrain, l'Unsa a déjà marqué des points. Elle a, par exemple, récupéré des équipes syndicales issues de la CGT, de la CFDT, de FO ou de la CFE-CGC, en conflit avec leur ligne confédérale ou en difficulté à l'approche des élections professionnelles. Dans d'autres entreprises, elle creuse son trou en profitant de la possibilité de désigner des responsables de section syndicale (RSS) pour se faire connaître. « Depuis le début de l'année 2009, nous avons dû désigner entre 400 et 500 RSS. Cela devrait donner des résultats aux élections », souligne Alain Olive, le secrétaire général qui espère passer la barre fatidique des 8 % dans le commerce et les services dès 2013.Trouver une unitéMais la stratégie de l'Unsa n'est pas sans risque. Au niveau national, l'Unsa peine à constituer le pôle réformiste qu'elle appelle de ses v?ux. Après l'échec d'un rapprochement avec la CFDT il y a quelques années, une nouvelle tentative de fusion avec la CFE-CGC a été enterrée au début de 2009, faute de consensus au sein de la centrale des cadres. Autre difficulté, dans les entreprises, le principal argument de « vente » du syndicat est sa souplesse. « Les gens sont séduits par notre mode de fonctionnement. Ils sentent qu'ils peuvent s'appuyer sur une structure nationale tout en étant libres de leurs gestes et de leurs revendications dans l'entreprise », poursuit Alain Olive. Mais à terme, l'Unsa risque de se retrouver avec une agrégation de positions si différentes qu'il lui sera impossible de maintenir son unité. Une crise de croissance que devra gérer Luc Bérille, pressenti pour succéder à Alain Olive d'ici deux ou trois ans? nAprès ses échecs de rapprochement avec la CFDT et la CFE-CGC, l'Unsa peine à constituer un pôle syndical réformiste.
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