L'emploi en zones urbaines sensibles malmené par la crise

Peu reluisante avant la crise, la situation de l'emploi dans les quartiers sensibles s'est encore dégradée en 2009, selon le rapport annuel de l'Observatoire national des zones urbaines sensibles (Onzus) remis jeudi à Maurice Leroy, le ministre de la Ville. Dans les 751 zones urbaines sensibles (Zus), en principe cibles prioritaires des politiques publiques, le taux de chômage a grimpé, de 16,9 % en 2008 à 18,6 % un an plus tard. Soit plus du double du taux moyen en France métropolitaine (9,2 %). Cette dégradation a touché particulièrement les jeunes de ces quartiers. En moyenne, en 2009, le taux de chômage des hommes âgés de 15 à 25 ans a atteint les 43 % et celui des femmes est passé de 30 % à 37 % entre 2008 et 2009. Surtout, pour la première fois depuis 2003, les jeunes diplômés ont largement contribué à la hausse de ces taux alors que leur niveau d'études avait joué, jusque-là, un rôle de bouclier. « Le diplôme est apparu comme protecteur dans un premier temps, mais, la crise persistant, cette protection s'est atténuée », souligne le rapport de l'Onzus. Or, la politique de l'emploi mise en place par le gouvernement pour atténuer les effets de la crise a plutôt moins profité aux zones urbaines sensibles qu'au reste du territoire. Certes, Pôle emploi a renforcé son rythme de suivi des demandeurs d'emploi résidant en Zus et le délai entre deux propositions de job. Mais ces chômeurs n'ont pas bénéficié d'un accès accru aux contrats aidés, alors même que le gouvernement avait décidé d'une augmentation de son effort au niveau national. 380.000 emplois aidésAu total, pour l'ensemble des régions hexagonales, 380.000 emplois aidés ont été ouverts dans le secteur non marchand - soit 84.000 de plus qu'en 2008 -, et 100.000 dans le secteur marchand, soit 65.000 de plus que douze mois plus tôt. Mais, alors même que les difficultés d'accès au marché du travail sont particulièrement marquées pour les jeunes de Zus, leur part dans les entrées en contrats aidés diminue, passant de 13 % en 2008 à 11,9 % en 2009. Et ce recul est très fort pour les contrats initiative emploi (CIE) relevant du secteur marchand, puisque les résidents en Zus ne représentent que 7,9 % des entrants, contre 11,4 % en 2008. Cette tendance est loin d'être anodine car le type de contrat aidé détermine largement la probabilité de décrocher ensuite un emploi « classique » et durable. Six mois après la fin d'un CIE, 63 % des résidents en Zus ont un emploi durable alors qu'ils ne sont que 31 % après un contrat d'accompagnement vers l'emploi (CAE) qui relève, lui, du secteur non marchand.
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