L'Écureuil fait les frais de ses accords passés avec CNP

CNP ne fait pas les affaires des Caisses d'Épargne. La semaine passée, l'assureur a indirectement vendu à Natixis sa participation de 11,34 % dans sa filiale de gestion d'actifs, Natixis Asset Management (NAM). La transaction s'est faite en deux temps. Tout d'abord, CNP a vendu sa part aux Caisses d'Épargne, précisément à leur holding détenant leurs participations financières, pour 692 millions d'euros. CNP a en fait exercé une promesse d'achat de l'Écureuil signée en 2007. À l'époque, le groupe Caisse des dépôts, actionnaire de CNP, et les Caisses d'Épargne avaient renégocié leurs accords de coopération. En haut de cycle, leur ancien président Charles Milhaud avait revu à la hausse cette option d'achat. Cette promesse était exerçable chaque année entre le 17 novembre et le 17 décembre, de 2008 à 2011. Le prix de la cession était fixé contractuellement à 692 millions d'euros, un prix déjà élevé avant la crise. économie d'impôtsDans un deuxième temps, les Caisses d'Épargne ont immédiatement revendu cette participation à Natixis. Mais cette seconde opération a été effectuée à un prix différent, à 533 millions d'euros, soit un niveau de valorisation actuel. Du coup, cet aller-retour a coûté aux Caisses d'Épargne une moins-value de 159 millions d'euros, qui a déjà été prise en compte dans les comptes au 30 juin 2009. Un trou dans leurs comptes qu'elles espèrent combler grâce à une clause de complément de prix. Si la valeur de NAM s'apprécie dans les trois années à venir, Natixis versera jusqu'à 150 millions d'euros de plus au holding de participations des Caisses d'Épargne, comblant ainsi presque en totalité la moins-value existante. Entre-temps, l'Écureuil pourra aussi bénéficier de l'éventuelle vente de Banque Palatine dont la valorisation varierait entre 500 et 700 millions d'euros (lire ci-contre). De son côté, Natixis réalise une affaire coûteuse. Elle débourse tout de même 530 millions d'euros, alors qu'elle vient d'annoncer une recapitalisation de 175 millions d'euros de sa filiale Coface. L'opération lui permettra toutefois d'exercer l'année prochaine l'intégration fiscale de sa filiale de gestion d'actifs qui devrait lui permettre de réaliser une économie d'impôts. Matthieu Pechberty
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