Le Théâtre du Châtelet commence à être coutumier de fait : avec « le Barbier de Séville » de Rossini, il réussit là encore à magnifier une oeuvre déjà brillantissime et à donner à chaque aspect du spectacle toute sa tonalité symbolique. Pour ce faire, Jean-Luc Choplin, le patron du théâtre, s'est, certes, entouré de spécialistes qu'il connaît bien. Notamment Emilio Sagi pour la mise en scène (ses trouvailles dans « les Fées » de Wagner nous restent encore en mémoire) et Jean-Christophe Spinosi pour la direction orchestrale. Le résultat est à la mesure de la virtuosité de cette oeuvre créée en un mois par un Rossini de 24 ans. Avec un livret tout aussi virevoltant basé sur le premier volet de la trilogie de Beaumarchais, où les personnages passent leur temps à tromper l'autre, tout cela au nom de l'Amour et de la Liberté de penser mais aussi et surtout d'aimer.La première partie du spectacle est ainsi uniquement teintée de noir et blanc, les protagonistes semblant manifestement mus par un schéma, duel entre l'obscurantisme de certaines pratiques (le vieux tuteur souhaitant épouser sa pupille pour des raisons pécuniaires) et la lumière de l'amour contrarié (entre le jeune Almaviva et Rosine, la fameuse pupille). Puis, la couleur arrive soudainement dans la deuxième partie, comme une pluie irradiante, laissant place à une orgie de roses, rouges, verts et orange. L'Amour finit donc par triompher. L'effet visuel est tout aussi gourmand que l'effet auditif, grâce à la qualité des chanteurs principaux, Almaviva (Bogdan Mihai) et Rosina (Anna Stéphany). Un véritable remède antistress. Pascale Besses-Boumard Théâtre du Châtelet, 1, place du Châtelet, 75001 Paris. Tél. : 01.40.28.28.40, www.chatelet-theatre.com.Jusqu'au 30 janvier.

latribune.fr

24 Jan 2011, 23:28

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