La France veut éviter une crise avec les Émirats arabes unis

Pas de vols supplémentaires à Paris mais les aéroports régionaux vous sont ouverts ». Formulée la semaine dernière par le ministre de l'Écologie Nathalie Kosciusko-Morizet à l'ambassadeur en France des Émirats arabes unis (EAU), la position française pour les négociations sur les services aériens entre la France et les Émirats qui se déroulent mardi et mercredi à Abu Dhabi, perd de sa fermeté à l'épreuve du feu de la négociation. Le camp émirien ne devrait pas avoir à crier bien fort pour obtenir sa principale requête : des vols supplémentaires à Paris pour Emirates et Etihad, les transporteurs de Dubaï et d'Abu Dhabi. Ceci alors qu'Air France pousse au contraire les autorités françaises à ne rien lâcher. « Le dossier est remonté à l'Élysée », explique une source ministérielle, qui avance un « engagement personnel de Nicolas Sarkozy ». Réunion interministérielle« La France ne veut surtout pas se froisser avec les Émirats après plusieurs mois de tensions diplomatiques », poursuit la même source. Selon nos informations, une réunion interministérielle, très animée, s'est penchée sur ce dossier vendredi. Il a été décidé que « si les Émirats en font la demande, ils auront des vols à Paris », selon une autre source. Jusqu'ici, ce scénario n'était pas exclu à condition qu'il contribue à faire aboutir des dossiers industriels. Après l'entrevue entre Nathalie Kosciusko-Morizet et l'ambassadeur émirien, les Emirats ont-ils fait part de leur mécontentement à propos de la position française ? « Probablement », explique un connaisseur du dossier, incapable de dire si la vente de 60 avions de combat Rafale de Dassault Aviation à Abu Dhabi avait été mis dans la balance. Combien de droits de trafic supplémentaires, la France est-elle prête à accorder à Paris à Emirates et Etihad ? Certains évoquaient quelques vols supplémentaires, étalés sur la durée. La direction générale de l'aviation civile (DGAC) et le ministère des Transports veillent à ce que l'offre d'Air France sur les Émirats ne soit pas diluée. « Si ses parts de marché passent en dessous de 25 % sur ces axes, Air France risque de sortir du marché », explique un expert. D'autant que les compagnies du Golfe utilisent moins leurs droits de trafic sur l'Europe pour desservir leurs pays d'origine que pour amener des passagers européens en Asie en Australie en le faisant transiter dans les Émirats.« Nous n'avons pas besoin de droits supplémentaires car les compagnies des Émirats en assurent déjà 35 par semaine quand nous avons du mal à en faire plus de douze », déclarait jeudi soir au Club Entreprise de « La Tribune » le directeur général d'Air France-KLM Pierre-Henri Gourgeon.
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