Après l'Europe, le mastodonte chinois ICBC s'attaque au territoire américain

Industrial and Commercial Bank of China (ICBC), la plus grande banque du monde, étend ses tentacules aux États-Unis. L'établissement a racheté 80 % des activités américaines de Bank of East Asia, basée à Hong Kong, pour un peu plus de 140 millions de dollars. Le deal, signé à Chicago lors du dernier jour de la visite américaine du président Hu Jintao, va donner accès à la banque chinoise à 10 agences en Californie et 3 à New York. Bank of East Asia ne lui est pas inconnue. C'est avec elle, déjà, que ICBC a pénétré le continent nord américain en achetant l'année dernière 70 % de ses opérations au Canada. Le géant chinois avait auparavant une seule agence à New York dont les activités étaient limitées au service aux entreprises. Ce nouvel achat devrait permettre à ICBC de non seulement répondre aux besoins des ses clients chinois présents au États-Unis mais aussi de progressivement se constituer une base de clients auprès des PME américaines. Un des objectifs affichés d'ICBC dans son expansion internationale est de proposer des règlements commerciaux en yuan qui sont seulement possible aujourd'hui aux États-Unis à travers les trois agences de Bank of China. Depuis près d'un an, le gouvernement chinois pousse activement ses banques à s'étendre à l'étranger en parallèle à l'internationalisation du yuan. En mai de l'année dernière, ICBC a reçu le soutien du ministère du Commerce qui lui a offert son aide pour ses acquisitions à l'étranger. Elle avait alors annoncé qu'elle cherchait des cibles en Afrique et au Moyen Orient. La banque a déjà une forte présence en Afrique grâce à son alliance avec la banque sud-africaine Standard Bank dans laquelle elle a une participation de 20 %. Et elle doit ouvrir cinq nouvelles branches en Europe cette année, dont une en France. Aux États-Unis, reste à obtenir le feu vert du Committee on Foreign Investment in the US (CFIUS) très sensible à tout achat d'actifs américains par des sociétés publiques étrangères. Or, l'État chinois détient 70 % du capital d'ICBC. En 2008, la banque China Minsheng Banking Corp avait vu son acquisition de United Commercial Bank, basée en Californie, bloquée par les régulateurs américains. Selon les analystes, une approbation servirait de levier pour pousser la Chine à faciliter l'accès des banques étrangères à son marché intérieur pour l'instant dominé par les banques chinoises. V. M., à Pék
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