Les PME sereines face aux revendications salariales

En ce début d'année, les patrons de PME sont plutôt sereins sur le front des revendications salariales. 82 % d'entre eux ne craignent en effet pas un regain des demandes de hausses de salaires dans leur entreprise, selon la dernière livraison du baromètre Ipsos pour « La Tribune »-LCL (*) sur le moral des patrons de PME, au mois de janvier. Pourtant, après la modération salariale de l'an dernier et les signaux de reprise économique, les salariés aspirent à davantage de reconnaissance salariale. Mais tous ne seront pas logés à la même enseigne, la taille de l'entreprise et le secteur d'activité jouant à plein dans ce domaine.RevalorisationEn 2010, les salariés auront gain de cause chez PSA Peugeot-Citroën qui vient de décider de revaloriser de 1,9 % pour 2010 le pouvoir d'achat de ses salariés. Mais feront les frais de l'absence d'accord pour 2010 sur les salaires minima s'ils sont ingénieurs et cadres dans la métallurgie. Pour les patrons de PME, le début d'année est laborieux. Par rapport au mois de décembre, le moral des patrons de PME gagne 1 point. Un petit point (à 96 en janvier) qui signifie que « la demande frémit », indique Yves Fradier (Ipsos). Pour Olivier Bizimana, économiste à la direction des études économiques de Crédit Agricolegricole SA, « le climat des affaires en France a continué de progresser en ce début d'année 2010. Néanmoins, la lente amélioration du baromètre suggère que les patrons de PME restent prudents. Dans l'ensemble, les principaux indicateurs de santé des PME restent à un très bas niveau, même si on perçoit une certaine amélioration depuis le second semestre 2009. »Les quatre indicateurs de la demande sont en effet tous en hausse, même s'ils restent très négatifs. Le niveau passe ainsi de ? 21 % à ? 19 % pour la grande consommation ; de ? 36 % à ? 31 % pour les grandes entreprises ; de ? 42 % à ? 36 % pour l'export. Le sondage montre également que les patrons sont en manque de demande : 27 % d'entre eux citent le niveau de la demande comme frein principal à leur développement.Par ailleurs, en janvier, l'indice des facteurs de production a continué à se redresser, tandis que les perspectives d'investissement se sont améliorées. L'indice des achats d'équipement a progressé (+ 8 points à ? 23), tout comme les crédits d'investissement (+ 9 points) ou les crédits de trésorerie. En revanche, l'indice des embauches est resté stable (à ? 18 %), à un très bas niveau. « Au total, analyse Olivier Bizimana, ces évolutions suggèrent que le rythme de baisse de l'investissement devrait continuer à se tasser au 1er trimestre 2010. En revanche, la réduction des effectifs devrait se poursuivre au cours de prochains mois. » I. M. (*) Enquête effectuée auprès de 300 patrons de PME par téléphone et Internet les 18 et 19 janvier 2010.
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