L'Allemagne réunit les ministres des Finances du G20

Le plan américain sur les banques lance véritablement le débat sur la régulation financière en Europe. L'Allemagne a décidé d'accueillir à Berlin, à la fin du mois de mai prochain, une conférence internationale exclusivement consacrée à la régulation des marchés financiers. Elle réunira les ministres des Finances des pays du G20, des présidents des principales banques centrales et des experts. Ce sommet aura pour but de préparer le sommet du G20 qui doit se tenir au mois de juin à Toronto, au Canada. « Il est important de ne pas relâcher nos efforts au niveau international », a déclaré le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, dimanche dans un entretien au « Welt am Sonntag ».limiter la tailleLe ministre allemand a accueilli favorablement les propositions du président américain Barack Obama qui visent à limiter la taille des banques. « Que quelque chose bouge sur ce terrain aux États-Unis est une évolution réjouissante, car la chance de trouver une solution commune devient ainsi plus grande », a-t-il ajouté, précisant que l'Allemagne fournira ses propres propositions dans ce domaine d'ici au printemps.En dehors de l'Allemagne, la France a salué l'initiative américaine. « On n'a pas encore tous les détails techniques, il ne faut pas prendre tout cela pour argent comptant, on n'est pas au bout de la route. Mais la modification de position est impressionnante, cela correspond tout à fait aux positions que la France a soutenues », a déclaré la ministre des Finances Christine Lagarde, dimanche sur France 2. La veille, le Conseil de stabilité financière, chargé d'élaborer la régulation et la supervision financière au niveau mondial, s'était félicité des mesures du président américain. Le Conseil avait, en même temps, souhaité que ces solutions « préservent un marché financier » et évitent « trop d'inégalités ».En revanche, les voix sont plus dissonantes du côté de la Grande-Bretagne. Le ministre des Finances, Alistair Darling, s'est montré très critique à l'égard des propositions unilatérales des Américains. « Si chacun s'occupe de ses affaires dans son coin, on aboutira à absolument rien du tout », a expliqué Alistair Darling au « Sunday Times ». « Les banques sont internationales, elles sont assez capables de s'organiser de façon telle que si un régime est difficile dans un pays, elles iront dans un autre et cela ne sera positif pour personne. » Sur la volonté de l'administration Obama de réduire la taille des banques, il a estimé que ce n'était pas le véritable sujet. « Northern Rock était très petite à l'échelle internationale, mais elle a pris une assez grande importance systémique lorsqu'elle a eu des problèmes », a-t-il ajouté. L'opposition britannique conservatrice a, quant à elle, applaudi le projet américain. Les deux partis sont plus que jamais opposés alors que se dessine au mois de mai prochain les élections législatives.
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