Un forum pour plancher sur la difficile transition économique du "Printemps arabe"

Des kilomètres de bâtiments immaculés au milieu du désert émirati. C\'est dans cette luxueuse université de Sharjah, symbole de la grandeur de ces micro-monarchies pétrolières, que s\'est tenu le forum économique MENA (Middle East and North Africa), en collaboration avec l\'Université de Marseille et le think-tank Cap-Mena, début février. Le thème qui a réuni quelque 500 protagonistes : l\'urgence d\'une transition économique des pays du printemps arabes.Le rôle prépondérant des facteurs socio-économiquesEn 2011, outre l\'aspiration brûlante aux libertés et à la démocratie, ce sont également les facteurs socio-économiques qui ont effectivement joué un rôle prépondérant dans les révoltes arabes de la Tunisie, de l\'Egypte, de la Lybie... C\'est assurément lassée par les blocages sociaux et économiques qu\'une foule impressionnante a déferlé dans les rues du Caire, de Tunis ou de Tripoli, il y a deux ans. Aujourd\'hui, après ces mouvements intenses, aucun ordre économique n\'a toutefois été trouvé pour ces pays d\'Afrique du nord.A Sharjah, parmi la foule d\'intervenants, on comptait des hommes d\'affaires qatari, saoudiens, koweitiens, issus des riches Etats pétroliers où les vigoureux taux de croissance économique enregistrés en 2012 - les Emirats 3% ou le Qatar 4%- compensent les ralentissements économiques que subissent l\'Egypte ou la Tunisie. « Les pays du Golfe bénéficient d\'une croissance forte, d\'une stabilité politique et d\'un potentiel de développement à long terme. Economiquement ils sont ouverts», explique Jérôme Droech, Pdg de la branche AXA dans les pays du golfe. Le groupe français d\'assurance, qui investit dans cette région depuis 2005, emploie près de 800 personnes et a réalisé un chiffre d\'affaires de 600 millions de dollars. Et elle entend développer ses activités.Accentuer l\'intégration des pays du MENAComme ce sont accordés à le répéter les participants au forum, l\'ensemble des économies du MENA restent liées et communément affectées par les printemps arabes. Le tunisien Radhi Meddeb, Pdg d\'une entreprise d\'ingénierie et de conseil, explique par exemple que si aucun mouvement social d\'ampleur n\'a touché les Etats du Golfe, « le développement et la sécurité de ces pays ont par exemple été affectés par les révoltes arabes.»Suresh Subramanian, consultant économique qui a fait le voyage à Sharjah depuis l\'Inde souligne pour sa part un effet plus positif de ces révoltes arabes: « Les Emirats Arabes Unis ont bénéficié économiquement des tensions dans les pays nord-africains De nombreux investisseurs étrangers sont arrivés dans cette région plus stable alors que parallèlement des travailleurs des pays nord-africains sont venus travailler en masse.» Pour Radhi Meddeb, malgré les liens géographiques et économique indéniables de la région MENA, « il s\'agit de l\'une des moins intégrée du monde.» « Il n\'y a pas d\'instance commune de commerce, pas d\'instance économique, seule une instance politique : la Ligue Arabe », détaille-t-il.\"L\'économie rapproche\"Un manque que la région doit nécessairement pallier pour trouver un nouvel ordre économique sur fond de crise mondiale, selon le chercheur. A l\'image d\'un système européen où les économies s\'entraident en théorie, les pays du Golfe doivent faire preuve d\'une « plus grande solidarité», répète Radhi Meddeb. « Ils doivent identifier des solidarités. N\'oublions pas que la politique divise, la culture différencie, l\'économie rapproche », avertit-il.
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