Des primes plus sages à Wall Street

Le commissaire aux comptes de l'État de New York, Thomas DiNapoli, a jugé certes que la finance a joué un « rôle dans l'effondrement économique mondial », mais ce responsable démocrate reconnaît que « Wall Street est vitale pour l'économie de New York », et il ne peut que se féliciter du rebond des bonus dans la capitale financière américaine. Selon lui, ils ont augmenté de 17 % en 2009 par rapport à 2008, à 20,3 milliards de dollars. Ses calculs se basent sur les bonus versés en numéraire et les rémunérations différées des années précédentes perçues l'an dernier.DiNapoli salue le fait que « rompant avec leurs pratiques passées, la plupart des grands établissements financiers ont annoncé que leurs hauts dirigeants ne percevraient pas de bonus en numéraire en 2009 ». C'est notamment le cas de Lloyd Blankfein, le PDG de Goldman Sachs, dont le bonus intégralement payé en titres s'est élevé à 9 millions de dollars - contre 67,9 millions en titres et en cash en 2007 -, et de Jamie Dimon, PDG de JPMorgan Chase, dont la « compensation » a atteint 17 millions de dollars. D'après DiNapoli, les rémunérations - salaires et bonus confondus - ont représenté 40 % du revenu net des sociétés de Wall Street en 2009, contre 50 % au cours des années précédentes. Le coefficient rémunérations/revenus reste toutefois élevé parmi les grands établissements new-yorkais que sont Goldman Sachs, JPMorgan Chase et Morgan Stanley, où les primes ont augmenté de 31 % en 2009. Chez Goldman Sachs, ce ratio s'est inscrit à 35,8 % en 2009, contre 62 % chez Morgan Stanley. Il a été ramené de 62 % à 33 % en un an dans la banque d'investissement de JPMorgan Chase.Au cours des années les plus profitables, Wall Street et ses employés ont assuré 12 % des recettes fiscales de la ville de New York. De fait, ses élus ne sont pas favorables à une surtaxe fédérale sur les bonus. Barack Obama, qui a qualifié d'« obscène » leur retour dans la finance, n'a pas de projet dans ce sens mais souhaite en revanche que les actionnaires aient leur mot à dire sur les montants versés. Éric Chalmet, à New York
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