Le PS défend une décision mi-Frêche mi-chou en Languedoc-Roussillon

Fermeté mais prudence. Martine Aubry a réussi mardi soir à faire entériner, en bureau national, sa décision de mettre à l'écart du Parti socialiste 59 militants présents sur les listes de Georges Frêche en Languedoc-Roussillon. Mais la première secrétaire du PS a laissé la porte ouverte à leur réintégration en proposant l'envoi d'une « mission » dans la région, après le scrutin des 14 et 21 mars, en vue d'une « réconciliation ».Avec cet exercice inédit, Martine Aubry veut stopper l'offensive lancée par deux grands barons du PS, Gérard Collomb et François Rebsamen, qui se sont posés comme les défenseurs des amis de Georges Frêche. Avant le bureau national, les sénateurs-maires de Lyon et de Dijon avaient annoncé leur ferme intention de soutenir le président du Languedoc-Roussillon, exclu du PS en 2007 pour ses dérapages verbaux sur les harkis et les joueurs noirs de l'équipe de France de football, mais investi à une écrasante majorité par les militants PS de sa région à l'automne dernier pour conduire la bataille des régionales.un enjeu crucialAvec ses 15.000 militants PS « encartés », le Languedoc-Roussillon est un enjeu crucial de la future bataille des primaires pour la désignation du candidat socialiste à l'élection présidentielle de 2012. Une bataille qui va s'engager dès le lendemain des élections régionales.Georges Frêche, auquel les sondages prédisent une réélection dans un fauteuil à Montpellier, a déjà promis l'enfer à Martine Aubry, en affirmant que les voix des socialistes de la région iraient lors de primaires à Dominique Strauss-Kahn, Ségolène Royal ou François Hollande. Le directeur général du FMI et l'ex-candidate à la présidentielle de 2007 n'ont fait aucun commentaire sur l'affaire Frêche, le premier parce qu'il s'en tient à son strict devoir de réserve à Washington et la seconde parce qu'elle ne s'exprime que sur sa propre campagne régionale en Poitou-Charentes. Quant à l'ancien premier secrétaire du PS, s'il a jugé Georges Frêche « indéfendable » après sa dernière sortie sur la « tronche pas catholique » de Laurent Fabius, il a prôné « l'apaisement » avec les socialistes du Languedoc-Roussillon.Pour Martine Aubry, le compromis consenti sur la création d'une « mission de dialogue » ne masque pas l'essentiel. La maire de Lille estime avoir réussi son acte d'autorité à la tête du parti. « La patronne est là et bien l࠻, soulignait un de ses proches mercredi, jugeant cette démonstration de force « nécessaire avant l'ouverture de la phase des primaires ». Des sondages ont montré qu'une majorité de Français approuvaient la fermeté de la première secrétaire du PS. Parmi les 59 socialistes mis à l'écart du parti mardi soir figure le patron de la fédération de l'Hérault, Robert Navarro, qui a annoncé sa décision de saisir la justice.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.