La Bourse suisse affiche une santé insolente

La Bourse suisse possède au moins un point commun avec celles d'Israël et du Chili. Celui d'afficher une orientation positive depuis le début de l'année, alors que tous les autres indices boursiers dans le monde piquent du nez. L'indice SMI progresse de 2 % depuis le 1er janvier, tandis que le Dow Jones Euro Stoxx 50, qui regroupe les principales capitalisations européennes, dévisse de 7,8?%. Comment expliquer cette exception suisse ? D'abord, le secteur d'activité qui pèse le plus lourd dans le SMI est la santé, avec un poids de 36,4 %. Or Novartis et autre Roche sont des valeurs défensives, privilégiées par les investisseurs en ce début 2010 au détriment des secteurs cycliques, compte tenu de la faible visibilité sur la reprise de l'économie mondiale. Autre valeur défensive, Nestlé grimpe de 5,2 % depuis le 1er janvier, entraînant la Bourse de Zürich dans son sillage, puisque le groupe d'agroalimentaire n'est autre que la première capitalisation du SMI, avec une pondération de 24,2 %.Ensuite, l'industrie du luxe joue un grand rôle dans la bonne performance de la Bourse helvétique. Le fabricant de montres Swatch signe la plus forte hausse du SMI depuis le début de l'année, avec une envolée de 14,4 %. Et Richemont figure dans le « top 10 » des plus belles progressions depuis le 1er janvier, grâce à une avancée de 4,6 %. Ces deux groupes et la plupart de leurs concurrents ont publié en début d'année des ventes de Noël bien supérieures aux prévisions des analystes financiers, et dressé des perspectives très encourageantes pour l'ensemble du secteur. Car, comme c'est le cas pour la plupart des valeurs cotées à Zürich, Swatch et Richemont présentent l'avantage d'être très internationalisés et, partant, de bénéficier de la vigueur des pays émergents ainsi que des prémices de reprise économique aux États-Unis. emballement des financièresEnfin, nombre de firmes suisses, tous secteurs d'activité confondus, ont sensiblement augmenté leurs dividendes, au titre de 2009. Des annonces qui ont été chaleureusement accueillies par les investisseurs. Le cours de l'assureur Zurich Financial Services, qui a rehaussé son dividende de 45 % (!), affiche ainsi la deuxième plus forte hausse du SMI depuis janvier, avec un bond de 12,7 %. Moins prodigue, le groupe d'électrotechnique ABB, qui a tout de même accru son dividende de 6,3 %, peut s'enorgueillir de la quatrième place dans le palmarès des plus fortes progressions du SMI depuis le début de l'année.Revers de la médaille de sa bonne tenue, la Bourse de Zürich est moins bon marché que d'autres. Le SMI se paie 12,8 fois les bénéfices estimés pour 2010, selon les données de l'agence Bloomberg, alors que le DJ Euro Stoxx 50 se traite sur la base d'un multiple de 10,8. Il faut dire que, malgré son caractère défensif, la Bourse suisse n'avait pas échappé au rally de 2009, gagnant alors 18 % grâce à l'emballement des valeurs financières, qui représentent tout de même 21 % de la capitalisation du SMI.
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