Les industriels se disent enfin prêts à réembaucher

Selon l'Insee, la nouvelle remontée de l'indice de confiance mesurant le climat des affaires a retrouvé le niveau affiché fin 2007. Autrement dit, la crise est effacée. Du point de vue du moral seulement. Alors que la production industrielle mondiale est supérieure de 10 % à celle observée avant la crise, l'industrie française n'a pas encore regagné le terrain perdu pendant la récession. « Malgré le rebond de l'export et la reprise de l'investissement, la production industrielle nationale est actuellement inférieure de 7 % à celle affichée à l'automne 2008 », explique Denis Ferrand au COE Rexecode. Pourtant, des motifs de satisfaction et d'espoirs en des jours meilleurs existent, notamment dans le domaine de l'emploi. « Les perspectives d'embauches n'ont jamais été aussi fortes. En chute libre depuis 2000, les effectifs employés dans l'industrie se sont stabilisés et recommencent enfin à progresser », se réjouit Pierre Gattaz, le président du Groupement des fédérations industrielles (GFI). Il était temps. Selon les calculs du Trésor, l'industrie française a perdu 2 millions d'emplois depuis 1980. Cette reprise des embauches peut-elle se prolonger ? « C'est fort probable, à condition que les entreprises aient les moyens de restaurer leur taux de marge qui n'a jamais été aussi bas. Alors que celui des entreprises allemandes a augmenté de 1,5 point par rapport à 2000, celui de leurs homologues françaises a chuté de 14 points », constate Denis Ferrand. Hausse de l'électricitéIl faudrait également que la flambée des matières premières agricoles, ferreuses, non ferreuses et énergétiques s'interrompe. « Une éventuelle remontée du prix de l'électricité pour les entreprises, au-delà de 30 euros le mégawatheure, pourrait se traduire par la suppression de 30.000 à 100.000 postes en fonction des nouveaux tarifs », redoute Bruno Estienne, le président de la fédération de la plasturgie.« Ce serait dramatique de casser la dynamique actuelle qui se traduit notamment par des difficultés de recrutement dans certains secteurs comme la plasturgie, la fibre optique... », poursuit Pierre Gattaz, qui chiffre à 150.000 par an le nombre de personnes que les entreprises industrielles pourraient embaucher dans les prochaines années. Fabien Piliu
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