L'an I de la réforme du système de santé de Barack Obama

Déchaînant haines et passions lors de son vote il y a un an, la réforme du système de santé américain ne fait plus les gros titres. La confusion règne pourtant encore : selon un récent sondage de la Kaiser Family Foundation (https://healthreform.kff.org/) 53 % des personnes avouent n'y toujours rien comprendre ; 46 % sont contre et, pire, un Américain sur cinq pense - à tort - que la loi a déjà été... abrogée.Adoptée par 219 voix contre 212 à la Chambre des représentants, « l'ObamaCare » comme l'ont baptisé dédaigneusement les républicains qui militent toujours, sans autre forme de procès, pour son abrogation pure et simple, sème, en effet, la confusion.Réforme peu convaincante Cette réforme, que Barack Obama a qualifiée de « victoire plus importante que [sa] victoire à la Maison-Blanche » et qui met en place un régime concurrent des assureurs censé peser sur les coûts, améliorer l'accès aux soins et lutter contre les abus des compagnies d'assurances, peine à convaincre l'Américain moyen. Prévue pour être définitivement à l'oeuvre en 2014, cette loi qui coûtera environ 1.000 milliards de dollars sur dix ans a pourtant déjà produit quelques effets, en particulier pour les laissés-pour-compte de « l'ancien système ». Ainsi les 32 millions d'Américains sans couverture sociale car ni assez vieux, ni assez pauvres pour pouvoir bénéficier des programmes d'état Medicare (pour les plus de 65 ans et les invalides) ou Medicaid (pour les plus pauvres) dont bénéficie actuellement 25 % de la population, seront tous couverts, à terme. De même les enfants avec des maladies congénitales ne peuvent plus se voir refuser une couverture par les assureurs santé ; et ces derniers ne peuvent plus annuler une police d'assurance au motif que l'on devient « trop malade ». Enfin, les petites entreprises bénéficient aujourd'hui de crédits d'impôts pour financer l'assurance santé de leurs employés. Ce système, même inégalitaire - 60 % des Américains sont couverts par leur entreprise via une assurance privée, 10 % s'assurent directement à grands frais (en moyenne 2.000 dollars par mois) et 16 % d'entre eux n'avaient jusqu'alors aucune protection sociale -, convient toujours à une partie de l'opinion publique, dont les républicains se sont fait les porte-voix. « L'ObamaCare est un obstacle à la création d'emplois », ne cesse de marteler Eric Cantor, le chef de la majorité républicaine à la Chambre. Au début du mois, Barack Obama accordait donc une concession à ses détracteurs : que les États puissent appliquer leur propre réforme du système de santé, d'ici à trois ans au lieu de 2017, et sous certaines conditions. Sixtine Léon-Dufour, à New York
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