Le Royaume-Uni déterre la hache de guerre fiscale

Je veux faire du Royaume-Uni l'endroit le plus intéressant pour investir et créer une entreprise. » David Cameron, le Premier ministre britannique, ne peut pas être plus clair : son objectif est de rendre le Royaume-Uni plus attractif, particulièrement d'un point de vue fiscal. Dans le budget présenté mercredi, la mesure phare était la réduction de l'impôt sur les sociétés, de 28 % à 26 % dès le mois prochain. Le taux sera ensuite réduit de 1 point par an, jusqu'à un plancher de 23 % en 2014. Cela permettra, selon David Cameron, au pays d'être en dessous du niveau de la France, de l'Allemagne et des États-Unis, mais aussi de la Corée et même de la Chine.Le Royaume-Uni déterre ainsi la hache de guerre fiscale : il voulait jusqu'à présent être le plus compétitif fiscalement des pays du G7 ; l'objectif est désormais de l'être pour tout le G20. « Que cela soit entendu à travers le monde, de Shanghai à Seattle, de Stuttgart à São Paulo : le Royaume-Uni est ouvert aux entreprises », déclare George Osborne, le chancelier de l'Échiquier.Il essaye ainsi d'effacer l'image ternie du pays (du point de vue des entreprises) ces dernières années. Le Royaume-Uni avait tour à tour augmenté l'imposition sur les « non-doms » (riches étrangers résidant dans le pays, qui paient très peu d'impôts), imposé les bonus des banquiers pendant un an et créé un taux d'imposition de 50 % sur les plus riches.L'annonce du budget a immédiatement été suivie d'effet. Martin Sorrell, le patron de WPP, la plus grande entreprise publicitaire au monde, affirme être prêt à faire revenir son siège à Londres. En 2008, il avait bruyamment claqué la porte, s'installant en Irlande, au taux d'imposition de 12,5 %. Pour ce sympathisant conservateur de longue date, la décision est cependant en grande partie politique.Mesures neutresLa baisse de l'impôt sur les sociétés est cependant compensée par deux hausses, sur les sociétés pétrolières qui travaillent en mer du Nord, et sur les banques. Les mesures annoncées devraient donc être neutres du point de vue des recettes fiscales. Par ailleurs, deux mesures importantes viennent rassurer les plus riches. La première concerne les « non-doms ». Le gouvernement britannique avait annoncé une révision de ce statut. Finalement, seuls ceux résidant depuis plus de douze ans en Grande-Bretagne devront payer un impôt fixe de 60.000 euros, contre 35.000 euros actuellement.
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