Berlin inflexible sur les conditions d'un accord

Un certain flottement régnait encore mercredi soir à Bruxelles à quelques heures de la rencontre des chefs d'État et de gouvernement des Vingt-Sept. On ignorait notamment si les 16 dirigeants de la zone euro se retrouveraient en conclave informel peu avant le début de la rencontre prévue à 17 heures. Le flou sur l'agenda cache un désaccord persistant sur le fond. La France et l'Espagne voudraient déboucher sur une offre concrète à la Grèce dès cette semaine. Pas forcément une aide, mais un « mécanisme » qui aille au-delà des engagements pris par le Conseil européen du 11 février et confirmé récemment par les ministres des Finances. Ils ont donc plaidé pour une rencontre à Seize, juste avant le début des discussions formelles. Ils ont l'appui du président du Conseil européen, Herman Van Rompuy.Mais ce dernier ne semble pas avoir réussi à convaincre Berlin lors de son intervention sur le sujet lundi soir, devant les ministres des Affaires étrangères. Angela Merkel reste ferme sur sa position : il ne faut dévoiler les détails d'un plan d'aide que lorsque la Grèce en aura besoin, autrement dit lorsqu'elle ne pourra plus lever de fonds sur les marchés. Hier à Bruxelles, un diplomate allemand indiquait qu'il ne s'attendait pas à voir la rencontre déboucher sur un plan précis de soutien.problème de « timing »La France a pourtant fait un pas notable en direction de l'Allemagne en acceptant la participation du Fonds monétaire international (FMI). « Le FMI a des choses à apporter dans un mécanisme européen. On peut bâtir une solution européenne avec des éléments du FMI », déclarait mercredi un diplomate.Côté français, on souhaiterait pourtant « avoir un accord politique » comprenant les principaux « paramètres » d'un « mécanisme » : part du FMI et des prêts bilatéraux dans ce qui pourrait être une enveloppe d'environ 30 milliards d'euros, et surtout les conditions de sa mise en oeuvre. Mais les négociations qui se déroulent dans les capitales nationales et à Washington n'avaient, de toute évidence, pas encore abouti mercredi soir.Le « timing » constitue désormais le principal différend avec l'Allemagne, qui veut attendre l'extrême limite pour intervenir. Athènes demande au contraire un prêt immédiat, pour calmer le marché et faire redescendre le coût de sa dette, comme l'a dit la semaine dernière le Premier ministre Georges Papandréou devant le Parlement européen.Les Vingt-Sept ne devraient pas, par ailleurs, afficher de grandes avancées sur la gouvernance de la zone euro. Le débat sur la stratégie « EU 2020 » préparée par la Commission européenne s'est déjà enlisé sur la définition même des critères de convergence économique. Yann-Antony Noghès, à Bruxelle
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