La Grèce peine à emprunter à des taux supportables

Pendant qu'à Bruxelles le sort de la Grèce est toujours en discussion, Athènes doit toujours résoudre la même équation : comment pouvoir emprunter à des taux supportables sans étrangler son économie? Attaquée sur les marchés obligataires, la Grèce a vu son coût de financement s'envoler alors même qu'elle doit faire face à d'importantes échéances cette année. D'ici à la fin du mois de mai, le pays devra avoir remboursé près de 20 milliards d'euros de dette arrivant à maturité. Athènes devra notamment refinancer deux lignes d'obligations, à 5 ans et 10 ans, de plus de 8 milliards d'euros chacune, le 20 avril et le 19 mai prochain.Ces tombées interviennent alors que le rendement des obligations helléniques, qui varie en sens inverse de leur prix, s'établissait mercredi dans l'après-midi à 6,31 % pour les titres à 10 ans et 5,80 % pour les titres à 5 ans. Depuis le début de la crise grecque en octobre dernier, ces deux taux qui servent de référence lors de l'émission de nouvelles souches ont augmenté respectivement de 190 points de base (soit 1,90 %) et 250 points de base.Le Trésor grec a dû concéder un rendement de 6,38 % quand il a placé début mars 5 milliards d'euros de dette à 10 ans, sa deuxième levée obligataire de l'année après celle lancée fin janvier. A titre de comparaison, l'Etat n'avait payé que 4,70 % lors de son émission de 4 milliards d'euros du 6 mai 2008. Ce surcoût est d'autant plus difficile à gérer que l'Etat hellénique doit encore émettre cette année l'équivalent de 40 milliards d'euros.En attendant l'hypothétique mécanisme d'aide européen ou le recours au FMI, le plan d'austérité du gouvernement commence à produire ses premiers effets sur les finances publiques. En début de semaine, le ministère des Finances indiquait que pour les deux premiers mois de l'année, le déficit budgétaire a diminué de 77,3 % par rapport à la même période de 2009. Un effet dû à la hausse des recettes (+ 13,2 %), grâce à l'augmentation des taxes et un impôt exceptionnel sur les grandes sociétés, et à la baisse des dépenses (- 9,6 %). C'est mieux que les objectifs fixés par le plan de stabilité, respectivement + 11,7 % et - 3,5 %. En revanche, le recul du PIB devrait s'afficher à 2 % cette année, selon la Banque centrale de Grèce, contre - 1,2 % estimé par le gouvernement, Athènes espère réduire à 8,7 % son déficit public, soit une baisse de 4 points. Julien Beauvieux et Robert Jule
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