Les perdants de la mondialisation, arbitres des cantonales

Avant le 20 mars 2011, le Front national ne comptait aucun conseiller général. Lundi, le parti de Marine Le Pen, arrivé en tête dans 39 cantons, pourrait voir plusieurs de ses candidats siéger dans les conseils généraux. Avec la très forte abstention (55,6 %), la nette progression du FN (15,6 % des voix au premier tour) est le principal enseignement de ce premier tour. Si le parti frontiste s'est renforcé dans ses bastions traditionnels - schématiquement : le nord et le sud de la France - il signe également quelques percées dans des territoires situés le long du littoral atlantique jusqu'ici pourtant peu accueillants à ses idées.Quels sont les ressorts de cette vague « bleu Marine » ? Le Front national prospère auprès des Français qui peinent à boucler les fins de mois : les catégories populaires restent le segment fort du vote Le Pen selon des études de l'Ifop. La récession a accru le sentiment d'abandon de ces Français pour qui la mondialisation n'a rien d'heureux. Pauvreté, chômage, entreprises qui délocalisent, minima sociaux sont leur quotidien. Et ce sentiment de déclassement économique et social, les catégories populaires ne sont plus les seules à le vivre, ce qui explique l'influence grandissante du Front national. Selon une enquête Ifop-Fondation pour l'innovation politique : 65 % des Français interrogés estiment que leurs enfants vivront moins bien qu'eux dans la société de demain. Ce taux grimpe à 74 % parmi ceux se définissant comme appartenant à la classe moyenne intermédiaire.Ayant perçu cette demande de protection et ce malaise, le Front national a mis plus de social dans son discours que par le passé. Et Marine Le Pen entend bien engranger les fruits de ce virage.
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