Cahuzac, Sarkozy, la semaine magistrate

Pas de contre attaque juridique, peu de prises de paroles politiques et un rapide retour à la normale. Puis brusquement Cahuzac est laché, vite, acte a posteriori pour certains, précipité pour d\'autres. Demeure toujours depuis la même discrétion du côté de l\'Elysée et de Matignon. Un effacement qui traduit outre un nouvel embarras profond, peut-être une difficulté à décider et davantage à expliquer pour les tenants de la présidence normale et de la gouvernance juste. Nouvelle séquence de flou dans le storytelling du pouvoir face à la menace de l\'affaire judiciaire ou capacité à lire le futur proche toujours judiciaire ?Sarkozy, une autre séquenceCar la fin de semaine fut marquée par un autre événement mêlant politique et justice. Depuis quelques mois, sans physiquement se réinstaller dans l\'espace politique et médiatique, Nicolas Sarkozy enchaînait les narrations. Celle de la nostalgie du bilan et récemment celle plus offensive et prometteuse du recours prochain face aux crises économiques, sociales et politiques. Le feuilleton narratif traduisait cependant à la fois une véritable détermination mais aussi une forme d\'hésitation. D\'autant que sa stature de commandeur des fidèles de l\'UMP était chahutée par ses héritiers si rapidement déclarés et engagés dans un combat pour une succession autoproclamée.Et voici qu\'une autre séquence, non prévue, évidemment non souhaitée encore moins contrôlée vient ajouter au trouble de sa position. L\'agenda judiciaire vient s\'imposer dans son storytelling du retour programmé.Deux épisodes salement et durablement perturbateursDeux épisodes pas tout à fait catastrophes mais salement et durablement perturbateurs des stratégies hollandienne et sarkozyste ont ouvert et clôturé la semaine. Deux épisodes qui au delà de l\'agenda politique s\'imposent aussi dans celui des médias et semblent venir célébrer à la fois l\'affirmation d\'un journalisme d\'investigation et l\'activité indépendante de la justice. Deux épisodes qui surtout dominent le marché de l\'attention citoyenne cette fois au delà des écrans de la fiction ou du spectacle de l\'infotainment, mais bien dans le réel de nos vies bien normales elles. Et là le danger est plus que concret. Les tendances politiques recouvertes par Beppe Grillo et ses troupes n\'ont pas eu qu\'un quart d\'heure de gloire transalpine. L\'intervention télévisée du Président François Hollande le 28 mars prochain est vraiment la bienvenue.*Professeur associé à l\'Université de Paris 1 la SorbonneConseil en communication d\'influence, Membre de la SEAP, Society of European Affairs Professional
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