Bruxelles s'interroge sur le niveau de régulation des jeux en ligne

Le commissaire au Marché intérieur voudrait mettre de l'ordre dans le secteur en croissance exponentielle des jeux en ligne. Internet ne représente encore qu'une toute petite part des loteries, paris, jeux de casinos et autres pokers. Le total des primes collectées auprès des joueurs devrait passer de 6 milliards d'euros en 2008 à 12 milliards en 2013. Par nature, Internet accentue les risques de dérive des jeux : addiction, pratique par des mineurs, trucages ou blanchiment. Il pose en outre des problème particulier de sécurité des paiements en ligne.Michel Barnier veut relever les « bonnes pratiques » et les généraliser, que cela soit pour bloquer l'accès aux sites illégaux, contrôler l'identité des joueurs ou prévenir les jeux truqués. Il se donne quatre mois pour consulter, « sans préjugés » sur une possible réglementation européenne.C'est encore un peu la jungle, après la cascade de réformes nationales de ces dernières années. La Commission estime qu'il y a dans le monde cinq fois plus de sites de jeux illégaux que de sites ayant une licence. En France, le marché noir avoisine les 57 % en France selon les données de l'ARJEL publiées par le consultant MAG, même si cette part est en recul depuis la réforme entrée en vigueur mi-2010.Ce simple pas en avant va précipiter le commissaire au milieu de la bataille féroce que se livrent, d'un côté, les opérateurs nationaux historiques, comme la Française des Jeux, et, de l'autre, les nouveaux entrants tels que Bwin et autres Unibet. « Il est urgent que la Commission européenne prenne les devants, qu'elle fasse certes de la régulation à long terme, mais aussi qu'elle agisse immédiatement pour faire respecter les traités », explique la secrétaire général de l'EGBA (l'Association européenne de jeux et de paris), Sigrid Ligné. Il y a encore un an, dix pays soupçonnés de protéger de la concurrence leurs opérateurs historiques étaient en confit avec la Commission. Depuis, seulement trois, dont la France, ont réussi à faire la paix. « Il faut s'interroger sur la capacité du système à la française à canaliser la demande vers une offre légale », insiste Sigrid Ligné. La consultation s'achèvera le 31 juillet.Florence Autret, à Bruxelle
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