Le « non-coté » vaut-il encore le coup ?

C'est reparti pour un tour. À moins de trois mois de la date butoir pour la déclaration d'ISF, sociétés de gestion et réseaux de distribution fourbissent leurs armes et mettent une dernière touche à leurs offres de fonds d'investissement de proximité (FIP) et de fonds commun de placement dans l'innovation (FCPI). Malgré les allers-retours juridiques et parlementaires incessants, l'incertitude sur l'avenir de l'ISF, les contraintes supplémentaires en matière de gestion, les professionnels du capital-investissement grand public gardent espoir.L'année dernière, la collecte totale des FIP et FCPI a reculé, mais la baisse a été limitée à 7 %, contre une chute de 20 % l'année précédente, pour une collecte totale de 894 millions d'euros. Mieux, selon l'Association française des investisseurs en capital (Afic), la collecte des fonds dédiés à la réduction de l'impôt sur le revenu a même été stable. Autant d'éléments qui rassurent une profession confrontée malgré tout à la diminution du nombre de souscripteurs.Avantage fiscal rabotéDe quoi 2011 sera-t-il fait ? Certains éléments ne poussent pas à l'optimisme, notamment le rabotage de l'avantage fiscal à l'impôt sur le revenu (passé à 22 %) et du plafond de réduction pour l'ISF (voir ci-contre). D'autres sont plus rassurants. Les holdings, dont certaines étaient proposées par des sociétés sans expérience du métier, sortent peu à peu du paysage. Surtout depuis la décision de limiter à 50 le nombre d'actionnaires, ce qui les prive de cibler le grand public. De surcroît, pour la campagne ISF, FIP et FCPI d'un côté et investissements en direct de l'autre partent désormais avec les mêmes armes : 50 % de l'investissement effectivement consacré à des PME éligibles pourront être retranchés de l'ISF, contre 75 % auparavant pour l'investissement en direct. De quoi, comme le souligne Olivier Goy, président de 123 Venture, « rééquilibrer la collecte en faveur des FIP et des FCPI qui ont un cadre de gestion plus balisé ». Dans l'ensemble, après les excès créatifs des années précédentes, l'offre devrait s'avérer plus vertueuse, le législateur ayant voulu assainir l'offre en interdisant la possibilité d'investir dans des coquilles vides, dans la location immobilière ou dans des activités de rente, pour favoriser les entreprises ayant réellement besoin de financements. Échéances plus courtesPour convaincre des épargnants craintifs ces temps-ci, les gérants devraient privilégier cette année des fonds investis en obligations convertibles ou dans des sociétés plus matures et déjà rentables. Des produits avec des échéances plus courtes (cinq ans au lieu de huit) apparaissent également alors que les mandats de gestion, qui offrent aux épargnants la possibilité d'investir en direct dans une PME avec l'accompagnement d'un gérant, feront aussi partie de la palette des offres disponibles. De quoi alléger un peu le profil toujours très risqué de ces produits de diversification patrimoniale, d'autant que, désormais, les gérants n'ont plus que 16 mois (avec une étape à 8 mois) pour investir les fonds levés.
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