L'industrie aéronautique propose des milliers d'emplois en France mais peine à recruter

S\'il y a bien un secteur qui embauche en France, c\'est bien celui de l\'aéronautique civile. Après les 13.000 embauches en 2011, les entreprises membres du Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (Gifas) ont recruté 15.000 personnes en 2012 dans l\'Hexagone, pour une création nette d\'emplois qui s\'élève à environ 8.000 personnes. Les effectifs des industriels du Gifas ont augmenté de 5 %, à 170.000 salariés, auxquels il faut ajouter 140.000 emplois indirects . « Les tendances sont les mêmes pour 2013 », a expliqué ce mardi le président du Gifas, Jean-Paul Herteman, également PDG de Safran. Des niveaux qui traduisent la très bonne santé de ce secteur porté par l\'aéronautique civile, qui a vu son chiffre d\'affaires bondir de 16 % en 2012, pour atteindre 42,5 milliards d\'euros, dont 75 % à l\'exportation. Les commandes ont atteint 49,7 milliards, contre 53,9 milliards en 2011, année où le succès du lancement du moyen-courrier A320Neo d\'Airbus avait fait exploser les compteurs.Des postes non pourvus dans les PMENéanmoins, le Gifas pointe du doigt les difficultés d\'embauche dans le secteur. « Certains équipementier ont la volonté de recruter mais ils n\'arrivent pas à trouver les compétences », a expliqué Jean-Paul Herteman. Et Thierry Voiriot, président du comité AERO-PME du Gifas, de s\'inquiéter : « la grande majorité des PME ont démarré l\'année 2013 sans avoir trouvé les candidats dont elles ont besoin. Cela risque de s\'accroître. Ma crainte est que l\'année se termine avec plus de postes non pourvus qu\'en 2012 », a-t-il expliqué. Et de souligner : « Au moins 95 % de PME au moins un ou deux postes à pourvoir qui ne trouvent pas preneur ».Les industriels du secteur ont dû mettre eux-mêmes en place des filières de formation, un investissement lourd qui leur permet de recruter entre 5 et 10 personnes sur cent candidats. Ils regrettent une « désaffection de certains jeunes pour les formations techniques ». « Si on pouvait accélérer les recrutements (...) c\'est presque inacceptable de ne pas arriver à satisfaire des besoins (...) pour de vrais, beaux et bons métiers qui ont de l\'avenir », a déclaré Jean-Paul Herteman. Des discussions sont en cours avec la filière automobile, en difficulté, pour pouvoir organiser des passerelles. « Nous avons bon espoir d\'avoir une bonne visibilité sur les postes à offrir la à la filière automobile dans les prochains mois », a déclaré Pierre Bourlot, le délégué général du Gifas. Safran a notamment iproposé 400 postes aux salariés de PSA. Grosses inquiétudes pour l\'emploi dans la défenseEn dépit du rendez-vous lundi 15 avril à l\'Elysée avec François Hollande, le PDG de Safran a exprimé à nouveau des inquiétudes sur les contraintes financières pesant sur le budget de la défense et par conséquent sur l\'emploi. Le budget de la défense \"ne doit pas descendre au dessous d\'un minimu vital\" sous peine de perdre des technologies et des compétences dans des domaines de souveraineté nationale. \"Une baisse trop brutale et pas assez coordonnée de l\'effort de défense\" mettrait en péril \"des compétences extrêmement pointues qui méritent d\'être pérennisées\", a-t-il expliqué. \"Ces compétences sont très longues à acquérir et il est impératif que de nouveaux programmes soient lancés alors que d\'autres s\'achèvent. Plus la phase de transition entre ces échéances est longue, plus le risque de pertes de compétences est grand\", a-t-il déclaré. 
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