La Grèce veut un plan de rigueur moins brutal

 L\'opération chirurgicale à un œil ce samedi du nouveau Premier ministre grec Antonis Samaras a certes retardé certains travaux parlementaires urgents. Mais, à deux jours du retour des experts de la \"Troïka\" à Athènes, il n\'a pas empêché le nouveau gouvernement de coalition, formé par les partis conservateur, socialiste et de la gauche modérée, d\'officialiser sa position sur la renégociation du plan de rigueur de Bruxelles et du FMI, un engagement de campagne. Même si dimanche, Antonis Samaras faisait savoir qu\'il serait dans l\'impossibilité d\'assister au sommet européen des 28 et 29 juin et que la Grèce serait représentée par le chef de la diplomatie, Dimitris Avramopoulos, assisté du ministre des finances par interim George Zannias.Par ailleurs, alors que le nouveau ministre des finances, Vassilis Rapanos, en première ligne dans les contacts avec les créanciers internationaux, reste hospitalisé après un malaise sérieux, la mission des bailleurs de fonds de la Grèce, qui était attendue lundi à Athènes, a été reportée à une date ultérieure, a indiqué dimanche une source gouvernementale. Les experts de la Troika (c\'est à dire de l\'Union européenne, du FMI et de la banque centrale européenne, qui représentent les créanciers), devaient revenir lundi Athènes pour parler des réformes à conduire et permettre au pays surendetté de faire face à ses échéances financières. Ils devaient évaluer surtout l\'impact du dérapage provoqué par la parenthèse électorale depuis avril dans la mise en œuvre du programme de rigueur. De son côté, le nouveau gouvernement grec a publié un texte officiel promettant de \"réviser\" le plan de sauvetage de la Grèce imposé par l\'UE et le FMI avec une \"extension de la période d\'ajustement budgétaire d\'au moins deux ans\", jusqu\'en 2016. Autrement dit de reculer à cette date là, le retour du déficit public sous les 3% du PIB. Au même moment,des rapports publiés dimanche par le magazine To Vima révélaient que le pays n\'avait pas respecté ses engagements précédents en continuant à embaucher des fonctionnaires.Gel des licenciementsAthènes veut atteindre les objectifs budgétaires \"sans réductions supplémentaires des salaires, des retraites et de l\'investissement public\", indique le document, annonçant un gel des licenciements dans la fonction publique et un coup de pouce aux allocations chômage. \"L\'objectif est d\'éviter les licenciements des personnels permanents, mais aussi d\'économiser un montant non négligeable en coûts non salariaux de fonctionnement et d\'avoir moins de bureaucratie\", ajoute le texte.Selon le memorandum signé par la Grèce avec ses bailleurs de fonds en échange d\'un deuxième plan d\'aide, le pays a promis de réduire de 150.000 le nombre total de salariés dans le secteur public, dont 15.000 cette année. La nouvelle administration va aussi revoir les réductions de salaire minimum et les mesures prises en début d\'année pour favoriser les suppressions d\'emploi dans le secteur privé, indiquant que les accords de conventions collectives allaient retourner \"aux niveaux définis par les lois sociales en vigueur et les acquis européens\".Le document estime que les employeurs et les syndicats devraient être autorisées à fixer le niveau du salaire minimum dans le secteur privé, qui a été abaissé de 22% à 586 euros en février dans le cadre d\'un paquet de mesures destinées à accompagner le deuxième plan d\'aide international à la Grèce.Une nouvelle aide de 20 millards ?Pour un ancien conseiller de Lucas Papademos, le Premier ministre sortant, un nouveau délai nécessitera une nouvelle aide de 20 milliards d\'euros vers 2015, car la Grèce ne pourra retourner emprunter sur les marchés. La Grèce a déjà bénéficié de deux prêts internationaux d\'un montant de 240 milliards d\'euros, courant jusqu\'en 2015, et de l\'effacement du tiers de sa dette, soit environ 107 milliards.On n\'est pas encore là. Car l\'Allemagne est réticente. La chancelière allemande l\'a à nouveau répété au sommet du G20 à Los Cabos, au Mexique : elle s\'oppose à tout allégement des mesures d\'austérité exigées d\'Athènes.  
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