Doux part à l'abattoir

Ce sera le plan de cession. Vingt jours après sa mise en redressement judiciaire, le groupe va être mis en vente dans sa totalité, a annoncé vendredi à l\'AFP son administrateur judiciaire, Régis Valliot. Il entend privilégier « une solution globale et concertée avec l\'ensemble des acteurs de la filière ». La solution d\'un plan de continuation qu\'espérait Charles Doux, son président et actionnaire, est-elle in fine écartée ? Tout le laisse penser. \"Les difficultés de trésorerie de la période d\'observation du redressement judiciaire (...) rendent difficiles, voire compromettent la faisabilité d\'un plan de redressement\", explique Régis Valliot dans un communiqué adressé à l\'AFP.Cette décision intervient quelques heures seulement après l\'appel au secours du Ministère de l\'agriculture. Stéphane Le Foll tente de mobiliser les banques pour trouver une solution aux problèmes urgents de trésorerie du groupe présidé par Charles Doux. Le volailler a besoin de 30 à 40 millions d\'euros pour poursuivre son activité. Mais, malgré l\'intervention du gouvernement, aucun accord n\'a été trouvé avec ses banques et notamment la Barclays. La banque britannique détient 140 millions de créances (sur un total de 437 millions empruntés par le groupe).Le groupe Doux minimise l\'impact de cette décision. \"Il s\'agit d\'une décision conservatoire destinée à sauvegarder le groupe si la période d\'observation ne peut être financée sur une durée suffisante\", assure-t-il. Le groupe breton dit être \"à la recherche d\'un plan de continuation et de financement\". Le volailler négocie de l\'argent frais auprès de sociétés d\'affacturage, dont Natixis et GE Factor. Le premier devrait \"débloquer les fonds retenus\", assure son communiqué. Le second serait \"très réactif\". \"Déjà\", assure Doux, \"20 millions d\'euros seront réglés lundi prochain\".LDC, Terrena et JBS donnés candidats  L\'échec du plan de redressement du groupe étranglé par sa dette précipiterait sa mise en vente. Mais qui peut reprendre ce groupe ? Ses concurrents LDC (marque Le Gaulois) et la coopérative Terrena (marque Douce France) et le brésilien JBS font figure de candidats potentiels. L\'administrateur dit exclure tout projet de cession par appartement. Mais le peut-il ? \"Vu l\'énormité du groupe, je ne sais pas qui pourra reprendre\", a estimé le délégué central CFDT, Jean-Luc Guillard, dans des propos rapportés par l\'AFP. Le volailler, numéro un mondial, exploite une douzaine de sites d\'abattage et de découpes, quatre couvoirs et quatre usines d\'aliments en France. Toujours dans l\'Hexagone, il salarie 3.400 personnes.L\'objectif de l\'administrateur judiciaire est de \"préserver l\'emploi\" et de \"ménager la filière\". Le groupe breton s\'approvisionne auprès de 700 à 800 éleveurs de poulet. Ils lui fournissent de quoi fabriquer des produits frais vendus directement à la grande distribution, notamment sous la marque Père Dodu, et des produits congelés, essentiellement vendus à l\'export dont au Moyen-Orient.Ce nouvel épisode plonge, un peu plus, les salariés du groupe dans l\'incertitude.\"Ce qu\'on souhaite, c\'est garder l\'intégralité du groupe\" et non une vente à la découpe, souligne le délégué central CGT, Raymond Gouiffès.  
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