Le bilan de Nicolas Sarkozy s'écrit cet automne

Drôle d'ambiance pour le gouvernement Fillon. Après quatre semaines de pause estivale, les membres du gouvernement se retrouvent ce mercredi à l'Élysée pour le Conseil des ministres de rentrée mais ils savent que leurs jours sont comptés. Annoncé par le président de la République lui-même pour « la fin octobre » avec plus de trois mois d'avance, le remaniement à venir les fragilise. Pour le moins paradoxal, au moment où va se jouer la réussite ou l'échec du quinquennat du chef de l'État. Les six prochaines semaines seront décisives pour celui qui lorgne sur un second mandat en 2012. Que Nicolas Sarkozy réussisse à mener à bien les trois grands chantiers de la rentrée (réforme des retraites, redressement des finances publiques et sortie de crise), et il pourra vanter devant les Français son bilan dans vingt mois. Ou, scénario noir, que sous la pression d'une mobilisation sociale beaucoup plus forte que prévu et d'une croissance qui se dérobe, il lâche la bride sur les déficits publics et renonce à des pans entiers de la réforme des retraites, et son bilan s'étiolerait comme une peau de chagrin. « C'est vrai qu'en bonne logique, les grandes réformes sont conduites par un nouveau gouvernement, confie un ministre à « La Tribune ». Mais cette fois-ci, il n'y a pas de question à se poser?: le dossier des retraites est un choix évident et celui de la résorption des déficits est absolument nécessaire. Il faut donc faire ces réformes, qui seront suivies de près par l'Élysée. »Il n'empêche?: le calendrier n'est pas optimal pour l'exécutif, usé par les affaires et la montée des oppositions. D'autant que « la dimension sociale reste le talon d'Achille du président, en particulier depuis le péché originel du bouclier fiscal », relève Frédéric Dabi, directeur du département opinion à l'Ifop. Correction de trajectoireLa réforme des retraites n'échappe pas à ce jugement?: si les Français, résignés, sont majoritaires (58 %) à accepter le recul de l'âge légal de départ à la retraite, selon un sondage de l'Ifop pour « Le Figaro » de juin, 67 % d'entre eux estiment cependant que le gouvernement n'est pas juste dans ses choix. Un sentiment exacerbé par l'affaire Woerth-Bettencourt, et qui devrait peser lourd dans la mobilisation du 7 septembre contre la réforme des retraites. Soucieux de corriger cette image depuis le début de la semaine, le gouvernement multiplie les signaux rassurants. Ainsi, pour éviter une coalition des mécontentements - en particulier de la part des étudiants et de leurs parents -, le gouvernement pourrait revenir en partie sur sa décision de supprimer le cumul des aides au logement et de la demi-part fiscale. « Le sujet est sur la table et on réfléchit à des modifications », reconnaît un membre d'un cabinet ministériel. « Les publics fragiles seront épargnés par le rabot ou la suppression des niches. La politique familiale sera elle aussi préservée », avait déjà déminé en début de semaine François Baroin. Ces gestes suffiront-ils à adoucir le climat social?? Nicolas Sarkozy veut le croire, d'autant que de nouveaux chantiers de réformes (dépendance, refonte du système monétaire international) attendent son prochain gouvernement.
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